Il semblerait donc, sauf retournement improbable de situation, que Joe Biden devienne le nouveau président des Etats-Unis, reléguant Donald Trump aux livres d’histoire. Mais, à bien y regarder, ce succès électoral a tous les aspects d’une victoire à la Pyrrhus. Si Trump a perdu, ses idées ont, peut-être, gagné.
Soyons honnête, cette élection ne devait pas être difficile à gagner pour un candidat démocrate, et pourtant le score fut serré. La faute d’abord à la faiblesse d’une opposition en perte de vitesse et en perte de repères. Accordons à Joe Biden le bénéfice du doute, mais quand même. Était-ce tout ce que le parti démocrate pouvait proposer ? Un politicien en fin de cycle sorti vainqueur des primaires au détriment d’un Bernie Sanders octogénaire. Navré de le dire, mais tout cela est bien vieux, surtout quand chacun ne parle que de monde d’après.
Donald Trump a donc fait mentir les sondages et, chose notable, a gagné de très nombreux électeurs depuis 2016. Preuve s’il en est que ce que beaucoup qualifiaient de bégaiement de l’histoire est en fait une véritable lame de fond dans le monde occidental. On parle de populisme, à juste titre, mais on le comprend peu. Affirmer que Trump est un homme, blanc, raciste, homophobe, misogyne et mythomane c’est bien, comprendre les causes profondes de la défiance populaire, c’est mieux.
Nombreux sont ceux qui souhaitaient la défaite de Donald Trump, avec en creux l’idée que la page se tournait, que les choses reprenaient leur ordre, que l’univers rentrait dans ses gonds. Mais si Trump est parti, ses idées (que l’on peut évidemment critiquer) et ses électeurs sont restés. Le contenant change, pas le contenu.
Le défi de Biden est immense, démesuré, à l’image des espoirs irréels placés en Barack Obama. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ? Pas sûr, vraiment pas sûr que cela suffise.
L'univers rentrait dans ses gongs! Ca serait pas plutôt les gonds? Comme pour une porte...
Par alix, le 09 novembre 2020