Il pleut, il fait froid, l’économie est à l’arrêt, les hôpitaux sont saturés, et les actes terroristes deviennent une nouvelle forme de quotidien. Bienvenue en 2020, annus horibillis.
Il y une forme de sidération face à l’actualité. Un sentiment de trop plein, une forme de rire nerveux. Il faut quand même être sacrément accroché ou définitivement masochiste pour apprécier la période. On en regretterait presque la banalité confondante des discussions de machines à café, la pluie et le beau temps comme nouvelle quintessence de la joie collective.
Quelle est cette époque ? Que vivons-nous ? Ce sera probablement un cas d’école dans quelques années, une séquence que sociologue et historien regarderont avec appétit. Une forme de cas d’école, un paroxysme. C’est donc reparti pour un tour, plus ou moins loin, renouvelable. 1 mois, deux mois, le compte y est.
On ferme, on s’accroche, on attend, on fait ce que l’on peut. On se dit avec raison, que l’on est pas les plus à plaindre, et cette réalité se fait consolation. Une leçon de relativisme à grande échelle. Et, en creux, toujours, la crainte de nouvelles restrictions, avec la conviction que le pire est toujours possible.
Alors voilà, on en est là, dans cette pièce, et l’on voudrait en sortir, vraiment et vite.