Dans les tuyaux du Parlement européen depuis près de deux ans, la fin du changement d’heure devait avoir lieu dans quelques mois, en 2021. Mais l’arrivée impromptue de l’épidémie de Covid-19 pourrait bien ralentir ce plan.
Cafouillage sur le réglage de nos horloges. Dans la nuit de dimanche à lundi, les Français ont « gagné une heure de sommeil » grâce au passage à l’heure d’hiver. À 3 heures du matin, les téléphones se sont réglés automatiquement à 2 heures. Une petite tradition instaurée en 1976 à la suite du premier choc pétrolier. L’idée ? Faire correspondre au mieux les heures d’activités avec les heures d’ensoleillement pour réduire au maximum l’utilisation de l’électricité, et donc faire des économies d’énergie.
Un annulation prévue pour 2021
Pourtant, cette tradition a du plomb dans l’aile. En effet, les conséquences de ce changement horaire bi-annuel (passage à l’heure d’hiver fin octobre et passage à l’heure d’été fin avril) sur l’organisme sont pointées du doigt. Les faibles économies d’énergie qui en résultent sont aussi remises en question. C’est l’Europe, où le changement d’heure a été harmonisé dans les années 80, qui a pris la question à bras le corps. La Commission Européenne a proposé de supprimer ce changement d’heure en 2019. Une décision repoussée à 2021 par le Parlement Européen.
Le chamboulement du Covid-19
En France, une consultation en ligne organisée en février 2019 donnait un avis franc et clair des deux millions de votants : ils étaient plus de 80 % à vouloir en finir avec le changement d’heure. Mais le planning de cette annulation a été chamboulé par une invitée imprévue : l’épidémie de Covid-19. « Pour l’instant, la fin du changement d’heure n’est pas d’actualité dans l’agenda du Conseil », a précisé au Huff Post la députée UE des Verts Karima Delli.
Une autre raison vient aussi ralentir le processus. Les pays européens ont du mal à accorder leurs violons sur le fuseau horaire à adopter. Une question stratégique car il n’est pas envisageable que certains pays choisissent l’heure d’été, et d’autres l’heure d’hiver. Les conséquences pour les salariés transfrontaliers, les transports et toute l’économie seraient désastreuses. La problématique devrait donc être traitée par les institutions européennes d’ici à la fin de l’année, au minimum pour reporter le décision.