Entre confinement, distanciation sociale ou autre télétravail recommandé, le moins que l’on puisse dire est que l’immobilier de bureau vit une année 2020 mouvementée. Alors que de nouveaux modes de travail émergent et tendent à définir de nouvelles normes, état des lieux avec Alexis Fressard, General Manager chez Ohm-La Maison du Dirigeant
La vie de bureau comme on la connait (9h / 18 h, réunions physiques etc.) est-elle sur le déclin ?
Difficile de parler de déclin tant le contexte est exceptionnel, singulier. Ce qui est certain c’est que, a minima pendant cette crise sanitaire, les modèles traditionnels de rapport au bureau sont bouleversés. Il est à ce titre frappant de voir avec quelle vitesse les organisations ont su s’adapter. Alors y aura-t-il un monde d’après ? C’est probable, mais ses lignes sont encore à définir. En ce qui concerne Ôhm nous avons intégré cela dès le début du projet. La covid et ses conséquences nous ont renforcé dans notre conviction que ce projet « matche » avec les nouveaux modes de consommation d’un espace de travail contemporain.
Les annonces gouvernementales qui encouragent fortement le télétravail vont elles l’inscrire à long terme dans notre société selon vous ?
Le télétravail n’a pas attendu la crise pour émerger. La réflexion sur l’organisation du temps de travail a été menée dans de très nombreuses entreprises bien en amont de la covid, et nous avions déjà des organisations duales, jouant sur un nouvel équilibre présentiel/distanciel. La différence n’est donc pas de nature, mais d’échelle. De très nombreux collaborateurs ont pour la première fois expérimenté le télétravail, et il est certain que cela va impacter profondément leur vision et leur rapport au bureau. La covid, aussi violent soit-elle, a agi à la fois comme un révélateur, et d’une certaine façon comme un agent de démocratisation des nouvelles pratiques.
Comment notre espace de travail se réorganise-t-il avec les nouvelles façons de travailler (télétravail, digitalisation des échanges…) ?
Faut-il encore parler d’espace de travail ? Je pense qu’il s’agit plus de modes de travail, et l’on tend vers plus d’ouverture, plus d’agilité, plus de co-construction. Une entreprise ne se définit plus par ses bureaux, mais par son utilité, sa raison d’être puisque le mot est à la mode.
L’espace de travail en tant que tel doit trouver son sens, faire sens même. Susciter du lien, de l’énergie, de la fluidité au service de l’accélération des projets.
À quoi ressemblera le bureau de demain selon vous ?
Ce que l’on peut dire, c’est à quoi il ne ressemblera plus. Pour forcir le trait, manager ce ne sera plus avoir plus de fenêtre ou avoir un bureau fermé. Les équipes ne se penseront définitivement plus en silo, tout comme l’entreprise. Le bureau de demain sera à l’image de l’entreprise ou des entreprises qui le font vivre. Les collaborateurs en seront l’incarnation. C’est le projet que nous portons chez Ohm, plus qu’un projet d’ailleurs, c’est une conviction.
Par Mathieu Soulas