La COVID-19 a chamboulé les habitudes du monde entier. Notamment le marché des Marketplaces. Fort de ce constat, nous avons échangé avec Moïse Denage, co-fondateur de eTAIL agency, pour comprendre cette adaptabilité du retail face à la crise.
Où en était le retail avant la crise du coronavirus en France ?
Avant même la crise de 2020, le retail physique en France avait déjà été lourdement impacté. Notamment dans les centres villes avec un certain nombre d’événements d’actualité. Aussi, on a pu constater l’émergence de réseaux physiques de distribution issus des DNVB, en plus de leur distribution e-commerce. Les distributeurs et les marques plus installés avaient amorcé quant à eux le virage vers le digital, via la distribution en marketplaces. Un paysage contrasté, déjà en berne pour le physique et avec une évolution nette chaque année du e-commerce. Les consommateurs avaient petit à petit adopté l’achat facilité et groupé via sur les marketplaces et la livraison à domicile.
Concrètement, quel a été l’impact de la COVID-19 sur le monde du retail ?
La pandémie a modifié de manière brutale et pérenne les habitudes des consommateurs en France. Le retail a été lourdement impacté par ce changement inattendu de mode de vie. Les marques et distributeurs ont ainsi dû changer du jour en lendemain leur manière de vendre pour répondre aux besoins de leurs clients. La preuve, 42% des français ont augmenté leurs achats en ligne pendant le confinement. C’est particulièrement à cause de ce constat que les retailers changent leur manière de vendre aujourd’hui. Cette période a permis aux retailers qui hésitaient à se lancer davantage dans le digital et l’omnicanal à sauter le pas. Ce mode de distribution est devenu incontournable pour beaucoup d’acteurs.
À long terme, quels sont les grands enjeux du retail dans un monde post-covid ?
Depuis quelques mois, on voit et on sent les marques et les distributeurs évoluer dans leurs réflexions. Notamment avec l’axe du digital qui s’émancipe considérablement. Le tournant forcé des réseaux de distribution physiques qui ferment et s’adaptent. D’un côté le modèle multi-marques dominé par les centres commerciaux et concept-stores en physique, et les marketplaces en digital. L’heure est à repenser le retail comme lieu d’expérience (pop-store ou pick-ups) et le digital comme lieu d’achat. Cela entraîne un investissement plus important à consacrer d’une part à la production de contenu pour vendre ses produits (via les formats vidéos, les lives et l’influence), et d’autre part le système logistique qui optimise les livraisons. Là où des acteurs comme Amazon, est fortement plébiscité pour son approche customer centric et sa livraison Prime en temps record.
Parmi les problématiques sectorielles, on pourrait évoquer celle de la Fashion : se pose la question de savoir s’il ne faudra pas adapter la distribution du secteur au modèle des marketplaces. Le turn-over saisonnier des collections pénalisant la logique d’achat, le bon référencement des produits et l’historique de ventes sur les marketplaces leaders.