Yves Rocher, Petit Bateau, Dr Pierre Ricaud, Daniel Jouvance… En créant son entreprise en 1959, Yves Rocher a créé un empire, dont les racines sont fortement implantées dans sa Bretagne natale. 60 ans plus tard, son petit-fils Bris Rocher, devenu PDG du groupe, partage toujours les mêmes valeurs de respect de la nature et de l’environnement. À tel point que le groupe a adopté le statut d’entreprise à mission. Entretien.
Pour Bris Rocher, PDG du groupe Rocher, une problématique domine toutes les autres en ce moment. Celle de la transition énergétique. Pour le petit-fils d’Yves Rocher, les entreprises ont un rôle crucial à jouer dans cette bataille. « La transition écologique est l’un des plus gros défis de notre société. Le groupe Rocher est investi dans ces sujets depuis 1959 et la création de l’entreprise par mon grand-père », confirme Bris Rocher.
« Le statut de l’entreprise à mission interroge l’entreprise sur sa raison d’être. »
Pour continuer ce qu’avait initié Yves Rocher, son héritier a donc décidé de faire un pas de géant. « Nous sommes devenus une entreprise à mission le 24 octobre 2019, au sens de la loi PACTE. C’était l’occasion pour l’entreprise d’ouvrir une nouvelle ère, de lui redonner un nouveau souffle et de se réengager sur ces sujets. Cela fait partie de l’ADN de mon groupe », confie le PDG.
En effet, l’article 176 de la loi PACTE qui date de mai 2019 a introduit la notion de société à mission. Il permet à une entreprise de faire publiquement état de sa raison d’être en se fixant des objectifs sociaux et environnementaux à côté de ses activités lucratives. « Le statut de l’entreprise à mission interroge l’entreprise sur sa raison d’être. Qu’est-ce qui la rend utile auprès du public ? Avec le groupe Rocher, nous sommes allés puiser la raison d’être du groupe dans les racines de l’entreprise : reconnecter les femmes et les hommes à la nature », détaille Bris Rocher.
« J’ai une chance extraordinaire, j’aurais pu hériter d’une boite de tabac. »
Et quand on lui demande si le groupe Rocher a une responsabilité éthique auprès des autres entreprises, Bris Rocher tempère. « Je n’aime pas trop le terme exemplaire. Derrière ce mot, on sous-entend le zéro défaut. Pourtant, dans la vie, on a tous des défauts. Je préfère donner l’exemple que prôner une forme d’exemplarité qui n’est pas vraiment réelle » explique-t-il.
Outre l’exemplarité, il y a aussi la question de la transmission. Une notion essentielle quand on a hérité de son grand-père une entreprise aux valeurs déjà bien définies. « J’ai une chance extraordinaire, j’ai hérité d’une boîte qui est pleinement dans l’air du temps. J’aurais pu hériter d’une boîte de tabac », plaisante Bris Rocher. « À mon tour maintenant de transmettre quelque chose qui soit plus responsable au regard des défis de notre société », conclut le PDG du groupe Rocher.