Que faites-vous quand vous vous sentez tendu(e) plusieurs jours de suite, ou bien que votre esprit est confus, sans pouvoir clairement distinguer les priorités ? Cela peut arriver dans les périodes particulièrement intenses de notre vie professionnelle et nous avons tous notre réponse de prédilection pour y faire face.
Certains choisissent en priorité de faire du sport pour revenir à plus de sérénité ou de clarté, d’autres préfèrent une activité artistique ou un temps passé entre amis, d’autres encore – de plus en plus nombreux dans le monde de l’entreprise – se tournent vers une pratique méditative. La mindfulness (pleine conscience ou pleine présence) connaît un succès de plus en plus grand dans le monde du travail. Cet entraînement de l’esprit vise à poser l’attention dans l’instant présent. Une ressource précieuse pour faire face à l’accélération du rythme et à l’hyperconnexion digitale.
Vers une autre connexion
Ma pratique quotidienne de la mindfulness depuis près de 20 ans m’en a personnellement convaincu, mais j’ai été récemment touché par une autre pratique que j’ai découverte dans le film L’autre connexion. Ce documentaire présente une école au Canada qui propose aux enfants de passer l’essentiel de leur temps au cœur de la nature qui devient un cadre et un support pour leurs apprentissages.
Un constat essentiel à l’origine de cette école est que la plupart d’entre nous vivent largement déconnectés de la nature. Nous y passons finalement très peu de temps (un peu le weekend, un peu plus pendant les vacances). Et même quand nous y passons un moment, nous ne savons pas toujours comment nous reconnecter à elle.
Cette école propose à ce sujet une pratique tirée de l’expérience des peuples amérindiens, appelée “sit spot”. Cette pratique simple et profonde consiste à identifier un lieu dans la nature dans lequel nous nous sentons particulièrement bien. Il fait s’y rendre régulièrement sans autre objectif que d’y rester assis pendant une dizaine de minutes, à être pleinement présent et à observer ce qui nous entoure. Se crée alors un lien de plus en plus fort à cet espace de nature. Ce lien devient ainsi un lieu de ressourcement et de retour à nous-mêmes.
Découvrir cette pratique présentée en quelques lignes sur un écran n’a probablement rien de spectaculaire. N’est-ce pas d’ailleurs ce que vous faites déjà de temps à autre, dès que vous vous sentez trop tendu(e)?
La puissance d’un temps perdu
Pour avoir fait l’expérience de cette pratique depuis plusieurs mois (depuis que j’ai vu L’autre connexion), je peux témoigner de sa puissance. Il se trouve que je vis à proximité d’une forêt traversée par un ruisseau. Je m’y suis rendu 2 à 3 fois par semaine depuis plusieurs mois. Depuis, je mesure mieux la force et la sérénité que m’apporte cette reconnexion régulière à la nature.
Toujours difficiles à trouver dans un emploi du temps chargé, ces trente minutes en apparence perdues – 20 minutes de marche aller-retour et une dizaine de minutes passées sur place – procurent une étonnante sensation de régénération. Une telle immersion semble “passive” car il n’y a rien d’autre à faire que d’être assis et d’observer. Mais de cette “passivité” naît une vitalité profonde, qui est en fait celle de la nature.
Tisser un lien avec la nature
Je crois que nous n’avons pas pris collectivement la mesure de l’ampleur des effets de notre déconnexion à la nature. De plus en plus de psychologues parlent de “nature-deficit disorder” (syndrome du manque de nature). Cela concerne les enfants anxieux ou incapables de trouver des moments de paix. Mais ce syndrome concerne à mes yeux tout autant les adultes. Il est devenu clair que notre déconnexion à la nature a des conséquences graves pour l’équilibre de notre planète. Nous la saccageons car nous ne nous en sentons pas suffisamment proche. Mais le coût humain semble encore largement sous-estimé.
Cette pratique du “sit spot” est une voie simple (et agréable) pour tisser un lien avec la nature quand nous l’avons perdu – ou même si n’en avons jamais fait l’expérience.
Nous n’avons pas bien sûr tous la chance d’habiter à proximité d’une forêt. Mais même les villes les plus denses proposent des parcs dans lesquels vous pourrez trouver un “sit spot” à votre goût. Quel est donc votre “sit spot”? Etes-vous prêt(e) à faire l’expérience d’aller le retrouver – et vous y retrouver – au moins 1 à 2 fois par semaine pendant quelques mois ?
Oh comme tout ceci est vrai.... et naturel ! sans le savoir je le pratique depuis des années, mais n'est-ce-pas plutôt notre "perte" de spontanéité que nous avons développé dans un univers citadin et une société-course sur-consommable ?
A chacun sa méthode, c'est à la portée de tous (et l'obligation) de pouvoir se ressourcer, mais dame Nature en est la source la plus forte pour moi ! Diffuser cette méthode afin de sensibiliser est certes bien, mais triste car chacun devrait y venir spontanément ! Brigitte
Par Brigitte GUYON-LEVEL, le 03 mai 2019
Merci Brigitte pour votre retour...Heureux d'apprendre que vous parvenez à puiser de votre côté dans cette source :) Bien cordialement. Sébastien
Par Sebastien Henry, le 06 mai 2019