L’homme qui a fait planter Google Maps

L’homme qui a fait planter Google Maps

[Rediff : retour sur une performance passée un peu trop inaperçue] L’histoire est pour le moins incongrue, comme tirée d’une mauvaise blague. Un artiste allemand, à pied, tirant un petit chariot, et provoquant un embouteillage géant sur… Google Maps. Etrange ? On vous explique.

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Simon Weckert est donc un artiste allemand, et, sans faire injure à son oeuvre, on doit admettre que jusque lors, peu d’entre nous connaissaient son travail. Jusqu’à cette semaine. C’est que l’artiste a réussi son coup et que tout le monde en parle. Il est devenu, l’homme qui a fait planter Google Maps. Derrière ce bug, pas de grands hackers, pas de fermes numériques perdues au fond d’un éventuel régime totalitaire, pas de conspiration. Non. Juste un homme traînant un petit chariot rempli de 99 téléphones portables tout à fait ordinaires. L’astuce : les connecter tous à l’application GPS en simulant des véhicules en recherche d’un chemin. Un surrégime forcé et surtout fictif dans lequel Google est tombé. Plus c’est gros, plus ça passe.

Reflexion

Au-delà du coup médiatique, il y a une réflexion., une pensée, une idée. On l’a dit, Simon Weckert n’est pas un hacker et il ne postule donc à aucun poste. Non, lui veut démontrer comment nos vies réelles sont dirigées. Chaque jour, chaque minute, par des informations, des données traitées par des algorithmes. Une remise en cause du libre arbitre en somme.

Et Simon Weckert d’indiquer sur son site « 99 smartphones ont été transportés dans un chariot pour créer des embouteillages virtuels sur Google Maps.  Il fut ainsi possible de rendre rouge une rue normalement verte, ce qui eut un impact dans le monde physique, étant donné que cela a incité les véhicules à emprunter une autre route. Google Maps a fondamentalement changé notre compréhension de ce qu’est une carte. De la façon dont nous interagissons avec, de leurs limites technologiques et de leur apparence esthétique. Google Maps apporte de fait des modifications virtuelles à la vraie ville. Des applications telles que Airbnb ont impact immense sur les villes : sur le marché du logement et leur culture de la mobilité, par exemple […]. Toutes ces applications fonctionnent via des interfaces avec Google Maps et créent de nouvelles formes de capitalisme numérique et de marchandisation. Sans ces cartes, les systèmes d’autopartage, les nouvelles applications de taxi, les systèmes de location de vélos et les services d’agence de transport en ligne tels que Uber seraient impensables ».

Que penser de tout ça ? On peut en rester au coup de com’ et saluer la performance. On peut pousser la réflexion sur le plan philosophique, sans être certain de déboucher quelque part. Nous choisirons de rester sur cette image pour le moins singulière, d’un homme seul, marchant seul, traînant des téléphones dans un chariot.

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