Maurice Bourrigaud, directeur général de la Banque Populaire Grand Ouest (BPGO) revient sur l’action du groupe pendant la crise de la Covid-19. Il évoque les enjeux du « monde d’après » pour les entreprises et pour la région Bretagne.
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Partenaire du Forum Économique Breton, qui se tiendra les 8 et 9 septembre prochain, il exprime ce que représente cet évènement pour lui, pour BPGO et pour la Bretagne. Interview.
Comment avez-vous traversé la crise sanitaire avec vos équipes ces derniers mois ?
Les 3000 collaborateurs de BPGO sont présents sur 400 sites dans douze départements. Nous sommes restés ouverts à plus de 90% et nous avons eu recours au télétravail lorsque c’était indispensable, notamment pour les 800 salariés du siège. Nous avons toujours privilégié le lien direct avec les clients, physiquement dans les agences, pour offrir une écoute empathique tout en préservant notre obligation de secret professionnel. Dans un autre registre, nous accélérerons la prise d’initiative de nos collaborateurs en leur permettant de proposer des solutions innovantes, en s’emparant d’un sujet, par petits groupes. Cela bouscule le fonctionnement traditionnel, mais les résultats sont là : l’innovation managériale démultiplie les forces, en rendant l’initiative possible, parce qu’elle est désirée.
Quels enseignements tirez-vous de la période inédite dans laquelle se trouve l’économie ?
J’observe une volonté très forte d’expérimenter, en particulier dans nos territoires de l’Ouest. C’est un mouvement de fond, profitons-en pour être volontaristes et très concrets. D’autant que les acteurs politiques, économiques et l’Administration me paraissent alignés sur l’intention. Les temps à venir vont être à la fois chahutés à l’instar d’une météo de plus en plus instable. Il faut être solides sur ses fondamentaux car nous connaîtrons des pics d’activités suivis de périodes de sous-activité épisodiques. Il va falloir s’y préparer. Pour nombre de métiers, le numérique et le Digital aideront parfois, mais nous devrons inventer de nouvelles activités (avec des revenus associés) pour pallier la disparition de nombre d’emplois salariés. L’innovation dans les mobilités, pour l’organisation du travail et en termes de nouvelles solidarités, des expérimentations « territoire zéro chômeur de longue durée », pour donner une deuxième vie des objets, pour la réparation des deux roues, la production locale d’énergie décarbonnée, le renforcement d’écosystèmes hyperlocaux…
La Bretagne terre de mille possibles.
Qu’entendez-vous par « solide sur ses fondamentaux » ?
Je rencontre chaque semaine deux à trois chefs d’entreprise et je constate qu’ils ne veulent le plus souvent rien céder sur leurs fondamentaux. La tentation existe pourtant. Or, il s’agit de répondre à une question toute simple : qu’est-ce qui me rend plus fort ? Les fondamentaux d’une entreprise, grande ou petite, ne doivent pas forcément être très nombreux. Ils s’identifient, s’écrivent, se partagent avec les équipes. Ils s’adressent aux fournisseurs (dont le financement), aux clients, à l’organisation de l’entreprise. Les fondamentaux adressent aussi ce que l’on souhaite apporter de positif au territoire, à son écosystème.
En tant que partenaire, qu’attendez-vous du Forum Economique Breton ?
J’en attends une énergie qui valorise les initiatives et les synergies qui fonctionnent vraiment. J’en attends un souffle, idéalement avec des échéances et du concret ! Le FEB, c’est une occasion unique d’être à l’écoute des autres entrepreneurs Bretons et de se mettre en action.
Propos recueillis par Xavier Debontride
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