Comment recruter un développeur ? Pourquoi le métier est-il si complexe à appréhender ? Réponses avec François Tonic, rédacteur en chef du magazine Programmez ! et Nicolas Bouteillier, développeur et auteur pour le blog Artisan développeur.
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Contexte
Multiplication des start-up, transformation digitale des entreprises traditionnelles … L’écosystème actuel donne ses lettres de noblesse aux profils du numérique et notamment au métier de développeur. Longtemps ignorés ou incompris par les entreprises, ils représentent aujourd’hui la clé de voûte d’une transition vers le monde numérique. « De la PME à la grande entreprise en passant par les boîtes de services. Tout le monde recherche des développeurs. Ce qui tend le marché » déclare François Tonic, éditeur et rédacteur en chef de Programmez!, le magazine des développeurs. En effet, d’après la dernière étude People in Tech, 85 % des entreprises interrogées considèrent qu’il est difficile. Voire très difficile, de recruter des profils technologiques aujourd’hui. Une situation qui devrait s’intensifier au cours des prochaines années.
Selon Codingame, une start-up de recrutement de développeurs, la demande pour les développeurs mobiles devrait augmenter de 31% d’ici 2026. Ce marché, souvent en proie à l’intermédiation, est ainsi capté en grande partie par les SSII (entreprises de services numériques) « De nombreuses SSII embauchent des développeurs pas trop chers et proposent leurs services à des entreprises pour de gros montants. Je connais des gens payés 1600 euros par mois alors que l’entreprise facture la journée à 750 euros » confie Nicolas Bouteillier, développeur et auteur pour le blog artisan développeur.
Comment recruter un développeur ?
Situation géographique, salaire intéressant, opportunités d’évolution… les développeurs ont des besoins qui sont propres à la majorité des employés classiques. Mais d’autres critères, propres à ce métier, rentrent en ligne de compte. C’est le cas des technologies et des outils que l’entreprise met à leur disposition « Si la société utilise des techno qui sont obsolètes, les développeurs ne vont pas vouloir venir » souligne François Tonic avant de poursuivre « l’ambiance générale et le secteur d’activité de l’entreprise sont des éléments qui comptent tout autant en ligne de compte. La bancassurance, par exemple, a une image négative auprès des développeurs. Ils ont souvent l’impression que les technologies mises à disposition sont vieilles de 40 ans et que les projets innovants sont souvent sujets à l’inertie. Une start-up sera perçue comme plus souple et innovante ».
Perception du métier
La perception de l’entreprise à l’égard du métier de développeur compte également pour beaucoup « Il faut considérer le développeur comme une valeur ajoutée et non pas comme une charge inutile. Et surtout lui laisser du temps de se former, contribuer aux différentes communautés (OpenSource). Les entreprises doivent prendre conscience que laisser du temps à un développeur, c’est aussi favoriser son épanouissement technique et par conséquent celui de la structure. En effet, il est courant pour un « dev » d’intervenir au nom de la société auprès des communautés et lors de conférences techniques » précise François Tonic.
« Une entreprise doit comprendre qu’un travail de développement efficace passe d’abord par une formation continue. C’est un métier en perpétuelle évolution, on ne peut pas se contenter de ce qu’on sait faire aujourd’hui. Il m’est arrivé pendant mes vacances de lire un livre de 400 pages sur une nouvelle technologie parce que je n’ai pas le temps de le faire sur mon temps de travail. Il faut que les entreprises comprennent qu’il faut laisser le temps à un développeur de travailler correctement. Et qu’un travail bien fait représente pour eux un gain d’argent sur le long terme » déclare Nicolas Bouteillier avant d’ajouter « c’est de cette manière qu’une entreprise peut garder un bon développeur. Ce n’est définitivement pas un babyfoot dans la salle de pause qui fera la différence ».
Développeur, un métier complexe
Cette dichotomie entre développeurs et entreprises traditionnelles résulte aussi d’un manque de compréhension des langages sur lesquels opère le développeur « Tant que l’on a pas développé, on ne peut pas appréhender la charge de travail demandée. Placer un bouton prend 5 minutes mais sa fonctionnalité demande deux jours de travail » raconte Nicolas Bouteillier avant de conclure « cela nous donne parfois l’impression que nos employeurs se demandent ce que l’on fait de nos journées. Réciproquement, ils peuvent se satisfaire de 3 liens hypertextes sur le site. Cela peut être frustrant. »
En effet, la première règle est de ne surtout pas confondre les différents types de développeurs : informatique, web, codeur, programmeur, informaticien, front-end, back-end, full stack … Même si ces derniers peuvent présenter des compétences similaires, chacun maîtrise son propre langage informatique. Enfin, la règle d’or est surtout de recruter rapidement : évitez les longs circuits de validation !
Tout à fait, la base est de comprendre les différents termes et technos. Quelques pistes sur le sujet : https://www.huntool.in/home-recruter-developpeur
Par Olivier, le 10 juin 2021