En passant de 600 à 1700 espaces en deux ans, le coworking a de beaux jours devant lui. Le secret de son succès ? Un changement de cible radical.
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Flexoffice, Chief Happiness Officer, new management… Le coworking fait partie de la longue liste de termes anglo-saxons, légèrement irritants, qui est apparue au début des années 2010. Et en une décennie, le nombre de ces espaces a explosé en France. Mais cette méthode d’organisation du travail est-elle faite pour durer ? C’est en tout cas ce que pense « Bureaux à partager » qui diffuse pour la seconde fois son indice du Coworking.
Apparu en 2008 dans l’Hexagone, le coworking s’est vraiment épanoui entre 2017 et 2019. Entre ces deux dates, le nombre de zones de coworking est passé du simple au triple : de 600 espaces à plus de 1 700. Deux tiers de ces espaces ont d’ailleurs moins de trois ans, preuve du dynamisme du secteur. Alors comment explique-t-on un tel rebond ? Tout simplement avec un changement de cible.
S’adapter pour ne pas mourir
Au départ, le coworking venait répondre à un besoin exprimé par les travailleurs indépendants. Celui d’avoir un lieu pour travailler hors de chez soi. Logiquement, l’offre s’était adaptée à cette demande avec des postes loués à la journée ou à l’heure. Mais dix ans plus tard, les indépendants ne sont plus les seuls à s’intéresser à ce mode de travail. Ils sont même devenus une minorité. Aujourd’hui, ce sont les petites et moyennes entreprises, et même les grands groupes, qui sont demandeurs. Pour preuve, 78 % des espaces proposent désormais des bureaux à louer au mois et seulement 22 % se cantonnent exclusivement à une offre plus nomade à la journée et à l’heure.
« En 2020, le coworking continuera d’accompagner les mutations du travail en apportant de nouvelles solutions pour soutenir la croissance des entreprises. La guerre des talents, notamment en région parisienne, fait du coworking un choix évident, notamment pour les grands groupes, dont les besoins en cadres sont grandissants », explique Clément Alteresco, fondateur de Bureaux à Partager.
Mais cette dynamique a ses limites, et elles sont géographiques. Pour l’instant 35 % des espaces de coworking se situent en Ile-de-France, dont 23 % à Paris. Lyon, Bordeaux, Marseille et Nantes sont très loin derrière avec respectivement 4 % 3,9 %, 3 % et 3 % des zones de travail partagé.