Auparavant journaliste au Monde puis Directrice marketing et stratégie chez Equidia, Florence Amalou est aujourd’hui entrepreneure. Elle a fondé Horse Republic, la première communauté collaborative sportive qui fédère passionnés et professionnels de l’équitation.
Avec 644 568 licenciés en 2017 dont 83% de cavalières, l’équitation est le premier sport féminin pratiqué en France. Au travers d’Horse Republic, Florence Amalou nous ouvre les coulisses du sport préféré des françaises. L’occasion pour Widoobiz de l’interroger sur la place des femmes dans le sport équestre pratiqué à haut niveau.
Horse Republic : créateur d’expériences positives
Florence Amalou pratique l’équitation depuis 25 ans. Habituée des compétitions, elle décrit une passion qui nécessite un très fort investissement, parfois de la part de toute la famille. Les jours de concours, vécus comme un moment convivial, se révèlent parfois décevants, et ce dès l’arrivée matinale sur les lieux. Impossible de se servir un café, mauvais accueil, si en plus les résultats sportifs ne sont pas au rendez-vous, c’est tout une journée qui se retrouve gâchée. Un moment difficile à vivre qui a un réel impact sur les proches. C’est de ces mauvaises aventures, partagées par de nombreux cavaliers, que naît Horse Republic.
L’idée fondatrice d’Horse Republic est celle d’un club de cavaliers qui fédère toutes les familles d’amoureux du cheval. Imaginé comme le Trip Advisor de la communauté équestre, c’est un outil d’expérience positive et de feed back pour les organisateurs de compétitions. En un an, l’application a fédéré un nombre important de cavaliers et de professionnels. Elle compte aujourd’hui 24 000 utilisateurs.
Sport et entreprise, même combat ?
En 2017, les femmes représentaient 83% des licenciés de la Fédération Française d’Equitation, faisant de cette discipline le premier sport féminin de France. « C’est un sport majoritairement pratiqué par des filles. Il faut l’assumer», affirme Florence Amalou qui établit un parallèle avec le monde du travail. « Dans l’entreprise, les femmes ont trouvé une forme de parité. Mais plus vous montez les échelons et plus vous trouvez d’hommes». Elle ajoute que ce plafond de verre qui existe en entreprise est le même dans le sport équestre. « La majorité des organisateurs de concours et des sportifs de haut niveau sont des hommes, alors que la base est essentiellement féminine ». Selon l’entrepreneure, « c’est le reflet de la façon dont la société est encore structurée.»
De fait, dans le milieu de l’équitation, comme dans de nombreux secteurs, la plupart des entrepreneurs sont des hommes. Florence Amalou se sent malgré tout très à l’aise. Elle nous confie même adorer être entrepreneure et se sentir très libre. Selon elle, c’est une question de confiance en soi liée à l’expérience : « Mon âge, mon expérience de cavalière et ma connaissance du milieu font que je ne suis pas candide. J’arrive à avancer en étant très entourée». Et d’ajouter une note positive et encourageante pour tous les créateurs d’entreprise : « C’est une super aventure ! Je pense qu’on a aujourd’hui beaucoup de chance en France de pouvoir conduire ces projets. Il est possible de bien s’entourer. »
L’équitation : unique discipline olympique mixte
Ce qui fascine Florence Amalou dans son projet entrepreneurial, c’est aussi de faire découvrir un nouvel univers à des personnes qui ne connaissent pas le milieu équestre. Un univers extrêmement riche qui pourrait faire figure d’exemple. L’équitation reste en effet l’unique discipline olympique mixte. Les hommes et les femmes y concourent dans les mêmes catégories, sans aucune distinction de genre. Pourquoi est-ce possible ? Parce que la richesse de cet art réside dans le lien qui uni le cheval et son cavalier. Plus qu’une équipe, ils forment un duo. C’est un travail minutieux basé sur la confiance et le respect dans lequel le rapport de force n’a pas sa place. «Les notions de masculinité et de puissance physique n’existent pas dans l’équitation. Rien ne dit qu’un homme est meilleur qu’une femme à cheval», explique Florence Amalou.
La nouvelle génération de cavalières semble d’ailleurs très investie dans la compétition. « Nos ambassadrices, alors qu’elles sont encore jeunes, prennent leur projet sportif à bras le corps. Elles se donnent les moyens d’y parvenir », explique Florence Amalou qui se dit assez confiante quant au fait que les choses changent.