Surnommée la Bisqueen, Shanty Baehrel est la fondatrice de Shanty Biscuits, une petite entreprise spécialisée dans la vente en ligne de biscuits personnalisables. Derrière ce titre de reine du sablé se cache une aventure entrepreneuriale originale qui prouve que tout le monde peut créer son entreprise. Car Shanty Baehrel n’a jamais voulu être entrepreneure. C’est le hasard et un simple cadeau qui ont tout fait basculer. Ses débuts, ses réussites, son expérience de l’entrepreneuriat féminin, elle partage avec nous son histoire.
À l’approche de la fête des Mères, ce dimanche, bientôt suivie de la fête des Pères, certains sont encore en quête du cadeau idéal. Une solution gourmande s’impose : les Shanty Biscuits. Mais qui se cache derrière cette super idée cadeau ? Rencontre avec une entrepreneure créative et spontanée.
Shanty Biscuits, un heureux hasard
Il y a sept ans, Shanty Baehrel reçoit pour son anniversaire un kit de cuisine dans lequel se trouvait un tampon à biscuits qui arborait fièrement la phrase Approuvé par le chef. Elle se dit alors : « c’est drôle d’avoir un message sur un biscuit mais approuvé par le chef , c’est nul. Si j’avais pu choisir le message ça aurait été mieux. » Lui vient alors une idée. Elle se lance dans la confection de sablés sur lesquels elle inscrit ses propres messages. Elle teste son idée sur plusieurs amis et remplace les traditionnelles dragées à leur mariage par de jolis gâteaux personnalisés. La machine était en route. « J’ai commencé à faire les biscuits dans mon appartement, puis je les vendais, et les envoyais. J’ai eu de plus en plus de commandes jusqu’au jour où je ne pouvais plus le faire toute seule », raconte l’entrepreneure. Shanty Biscuits était né.
Aujourd’hui, accompagnée de quatorze collaborateurs, son quotidien évolue avec les besoins de l’entreprise. « Mon rôle principal est de définir ce qu’est Shanty Biscuits, vers où l’on va, qui l’on est, quels sont nos projets… Comme je n’ai pas vraiment d’expertise, mon but est de trouver des gens meilleurs que moi dans tous leurs domaines et de les embarquer dans ma vision de Shanty Biscuits », explique la Bisqueen.
Pourtant, Shanty Baehrel n’avait jamais imaginé monter une société. « Je ne me considère pas comme entrepreneure dans le sens où je ne pense pas être née pour créer ma boîte. Je dirais que je suis plutôt une créative », confie-t-elle. Elle se plonge cependant complètement dans le rôle de créatrice d’entreprise assumant un rythme de vie soutenu où l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle n’est pas toujours au rendez-vous. « Je pense qu’on se met beaucoup de pression à essayer de garder une vie équilibrée. Moi, je n’ai aucun équilibre. Shanty Biscuits c’est mon développement personnel, ma thérapie, c’est ma vie quoi ! » s’exclame l’entrepreneure.
Les bonnes recettes de Shanty Biscuits
En se développant, Shanty Biscuits n’a rien perdu de son charme des débuts. « C’est toujours nous qui faisons les biscuits », assure Shanty Baehrel. Situé entre Aix-en-Provence et Marseille, l’atelier de création s’est doté de machines professionnelles pouvant assumer de gros volumes. Pour autant, la confection des biscuits reste très manuelle, bien loin d’une immense ligne industrielle.
Mais ce qui fait l’âme de Shanty Biscuits, ce sont surtout les petits messages personnalisables qui ornent chaque gâteau. Ces quelques mots, ce sont les clients qui les choisissent eux-mêmes, et cela change tout. « On ne fait que du sur mesure. Le but c’est que les gens imaginent un message qui leur est propre. Du coup, ils s’amusent vraiment à faire des private joke et des petits clins d’oeil à leurs amis. C’est très drôle de voir les messages », s’amuse Shanty Baehrel.
Parmi toutes les commandes reçues, l’entrepreneure avoue avoir ses petits mots préférés : « Ce qu’on adore ce sont les demandes en mariage. C’est quand même un moment hyper important dans la vie des gens. Se dire qu’ils nous font confiance pour ce jour c’est vraiment super ! » Mais certains utilisent les biscuits pour faire passer un tout autre message. « Il y a aussi des gens qui se sont fait largués par les biscuits… », nous glisse-t-elle. Ces phrases qu’elles soient amusantes, piquantes ou romantiques, sont mises à l’honneur sur la page Instagram de l’entreprise sur laquelle Shanty Baehrel elle-même publie fréquemment. « C’est moi qui crée les publications et les stories. C’est ce qui fait que les gens interagissent beaucoup avec nous, ils savent qu’ils me parlent à moi. Cela crée un lien rassurant », explique-t-elle.
Femme et entrepreneure, et si c’était un plus ?
Shanty Biscuits c’est aussi une histoire d’entrepreneuriat au féminin. Lauréate en 2018 du Prix Veuve Clicquot, qui récompense les femmes d’affaires partageant les qualités de Madame Clicquot Ponsardin, Shanty Baehrel rejoint aujourd’hui les experts du programme Sista x Bold, un programme d’accompagnement dédié aux femmes entrepreneures. « J’aurais eu besoin de ça. Quand j’ai créé Shanty Biscuits en 2013, il n’y avait pas tout cet écosystème entrepreneurial et encore moins d’écosystème féminin. Je n’avais aucune idée de qui pouvait me conseiller, à qui poser mes questions. Donc j’ai envie d’apporter ce qui aurait pu m’aider au début », témoigne-t-elle.
La fondatrice de Shanty Biscuits avoue ne jamais s’être considérée comme une « femme entrepreneure », mais bien comme une entrepreneure tout court. Elle reste cependant consciente des difficultés et des idées reçues que rencontrent souvent les créatrices d’entreprise : « Il y a des statistiques qui prouvent que c’est quand même plus difficile pour une femme de lever des fonds. Je pense qu’on rencontre plus de difficultés, oui, et des idées reçues, il y en a. On peut par exemple penser qu’une femme va monter un plus petit business ou aura moins d’ambition qu’un homme. Mais j’ai des modèles de femmes qui ont réussi à faire des business incroyables. Je préfère les regarder elles plutôt que de regarder celles qui galèrent. Je me dis que si elles ont pu le faire alors je peux le faire aussi. »
Ultra positive, Shanty Baehrel préfère ne pas se focaliser sur les obstacles. « Au contraire, je pense qu’on a encore plus de mérite à y arriver. Je trouve que c’est une force parce qu’il y a tous ces mouvements qui veulent aider les femmes. C’est peut-être plus dur, mais elles sont beaucoup plus accompagnées, beaucoup plus mises en avant dans la presse », se réjouit-elle. Son conseil aux femmes qui souhaiteraient entreprendre ? Se faire confiance, s’écouter et ne pas avoir peur. « Le plus important c’est de suivre son instinct et de faire ce qu’on a envie. Si on monte une boîte c’est justement pour être qui l’on veut, pour être libre de faire ce que l’on veut, comme on l’entend. »
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