Depuis sa nomination lundi au ministère de la Justice, Eric Dupond-Moretti occupe tout l’espace médiatique. À tel point qu’on en oublie de parler de tout le reste.
Pushs média, directs télé, débats radiophoniques et centaines d’articles… Depuis deux jours, c’est une véritable déferlante. Eric Dupond-Moretti, acquitator, l’avocat des indéfendables, devient Garde des Sceaux et ministre de la Justice dans le gouvernement de Jean Castex. Une bombe médiatique si énorme qu’elle en occulte presque tout le reste.
Car Eric Dupond-Moretti n’est pas un homme lisse. Les déclarations chocs qu’il a pu faire ces dernières années remontent à la surface comme des bulles de champagne. Sur les femmes, sur l’institution judiciaire, sur les partis politique… Ses clients aussi sont égrainés : Bernard Tapie, Karim Benzema, Jérôme Cahuzac ou encore Patrick Balkany… Rien n’y fait, ce Eric Dupond-Moretti n’est vraiment pas un homme consensuel, et c’est très intéressant.
Eclipse médiatique
On en oublie presque que Gérald Darmanin, sur qui plane une plainte pour viol, vient d’être nommé ministre de l’Intérieur. « Ce n’est pas un obstacle à sa nomination », souffle-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron, qui rappelle l’importance de la présomption d’innocence. Un comble quand on sait que Karim Benzema s’était vu fermer les portes de l’équipe de France à cause de son implication dans l’affaire du chantage à la sextape de Valbuena. À cette époque, des politiques comme Manuel Valls avaient milité pour que le joueur ne revienne pas chez les Bleus car il n’était pas « exemplaire ». Il faut croire que le poste de ministre de l’Intérieur demande moins d’exemplarité que celui d’attaquant.
On en arrive même à se demander si cette nomination très médiatique d’Eric Dupond-Moretti ne tombe pas à pic pour camoufler tout le reste. L’arrivée d’une autre personnalité ultra médiatique, et cette fois-ci nettement moins clivante, pourrait conforter cette théorie. En effet, la nomination de Roselyne Bachelot à la Culture a fait couler au moins autant d’encre que celle d’Eric Dupond-Moretti. Et selon un sondage réalisé par Elabe pour BFMTV, 53 % des Français pensent que son arrivée est une « bonne chose ». Eric Dupond-Moretti, lui, convainc tout de même 41 % des Français.