Passer l’automne

Passer l’automne

Publié le 6 juillet 2020

L’automne, ses feuilles mortes, ses couleurs, sa nostalgie et ses défaillances d’entreprises. L’avantage, ou l’inconvénient d’interroger de nombreux acteurs du monde économique ou sociétal, c’est que l’on distingue des tendances, des lignes de forces, des signaux faibles. Et, avec un peu de clairvoyance, on peut se prêter au jeu des projections. Ici rien de tout ça.  Nul besoin de don de divination. Le message est clair, limpide : octobre sera un tournant, voir un un clap de fin, pour de très nombreuses entreprises.

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Le choc des réalités est toujours très violent. D’un côté une France déconfinée, qui se remet à vivre. Des cafés et des restaurants à la conquête des espaces urbains et des consommateurs qui retrouvent leurs habitudes. Les signaux de reprises économiques sont là, le CAC 40 reprend des couleurs et de nombreuses entreprises ressortent les bons de commandes. Et puis il y a l’autre côté du miroir. Celui où la fin programmée des aides de l’Etat pèse comme une chape de plomb sur le moral des entrepreneurs. Chaque secteur est singulier. Prenons la pub par exemple. Au point mort pendant 3 mois, sans tournage. Le temps de reconquête est long, quelques mois. Appels d’offres, réponses, gains et l’on est déjà fin 2020. Entre temps, comment vit on ? Ne parlons même pas de l’événementiel tant on comprend la précarité du secteur.

Alors octobre sanglant sur le front de l’emploi ? C’est hélas très probable. C’était annoncé à qui voulait bien l’entendre dès le mois de mars, à la crise sanitaire succédera une crise économique bien plus violente. Le véritable danger était, peut-être, là. Le gouvernement remanié ne manquera pas d’annoncer de nouvelles mesures, mais, à attendre les annonces de plans sociaux successifs, on comprend bien que les jeux sont déjà fait. Une économie ne peut rester indéfiniment sous perfusion .

Alors que les congés d’été s’approchent et que chacun profite de ce bol d’air, il y a comme la certitude d’un lendemain de soirée arrosée qui plane.  Une conviction que le bonheur du jour se paiera au prix fort.

 

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