Si les périodes de crise sont toujours singulières, elles portent quand même un certain nombre de points communs. Le besoin d’information en fait partie. Car qui dit crise dit actualités en continu, rebondissements et attentes. Rarement les médias, dans leur globalité, les exceptions confirmant la règle étant inévitables, ont surperformé en termes d’audience. Pourtant, à l’heure des comptes, on ne parle pas de croissance, mais de plan social. La presse allait mal, le covid n’a rien arrangé.
Au delà de toute considération sanitaire, le covid-19 a agi comme un révélateur de positionnement, de situation. Ai-je la capacité de passer le confinement dans une résidence secondaire avec jardin, à relire Heidegger (il y a forcement, aussi étrange que cela puisse paraître, des gens qui relisent Heidegger) ? Ou suis-je dans un petit appartement avec vue sur un parking ? Les exemples de marqueurs sont nombreux, innombrables même, et ont dessiné une carte de France à deux vitesses, et ce, qu’elle que soit le statut épidémique.
Ce qui est vrai pour l’individu l’est tout autant pour l’entreprise. Aucune ne fut réellement épargnée. Mais quand même, que de différences entres celles affrontant la crise en situation déjà difficile et les autres. La crise a révélé, au sens propre, des fragilités, des faiblesses. Oui, il ne fallait pas bon être en perte de vitesse en février 2020.
Situation de la presse
Et la presse dans tout ça ? Business model étrange s’il en est. Pas ou peu rentable disons le d’emblée. Les tirages papiers sont en chute libre depuis des décennies et le web cherche toujours sa monétisation. Monétisation, le mot est hélas ou tant mieux, lancé. A part le publicité, que reste il comme ressources financières ? Pas grand chose.
Le citoyen veut l’accès à l’information, mais à quel prix ? Une redevance, la gratuité ? Coupez les vannes publicitaires et la machine se grippe. Et les licenciements de tomber. Incompréhensible pour un journaliste, cadreur, rédacteur qui pendant trois mois a couvert au mieux la séquence, a contribué à faire des records historiques d’audience. Inévitable d’un point de vue comptable. Moins d’argent qui rentre, c’est moins d’argent qui sort.
Le covid est un révélateur. Il nous rappelé que la presse se portait mal. A quand le vaccin ?