Gillets jaunes, manifestations contre les réformes des retraites, affaire Griveaux, Covid-19, mort de George Floyd… L’info tourne, en boucle, sur elle même, à en saturer l’espace et au risque d’en perdre sa valeur réelle.
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24H sur 24 en édition spéciale, des sujets traités dans tous les sens, sous tous les angles. Des rebonds, comme dans un roman feuilleton, pour tenir le spectateur hagard en haleine, pour garder la tension, l’attention. C’est le propre d’une société de l’info reine. Quels points communs, finalement, entre ces séquences énoncées en introduction ? Comment relier les gillets jaunes à Benjamin Griveau, quel lien entre George Floyd et la réforme des retraites ? Sur le fond, pratiquement aucun. Sur la forme en revanche…
C’est un peu une OPA sur cerveau, une prise de participation agressive. Quoi que vous fassiez, ou que vous alliez (et ce lieu ne fait pas exception), on vous nourrit jusque la satiété ou la saturation, d’une info qui marche, qui vend. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : du clic, des vues, des audiences.
Ecrire un article sur le monde qui va bien, mettre en avant une initiative positive, c’est prendre un petit risque, celui du flop. Idem, creusez en détail un sujet, essayez d’apporter un éclairage nouveau, prenez le temps de faire bien et les audiences vous ramèneront à la réalité.
Pas de fatalité, juste un constat… Un tort partagé. Blâmer les chaînes d’information en continu, les médias dans leur ensemble, a le bénéfice de la facilité. Il n’y pas de remise en question à opérer. Mais l’hypocrisie n’est pas loin. Comment rivalisez avec Youtube, Netflix ? La concurrence est âpre, mieux équipée pour répondre à la société du spectacle, pour faire le show, tout simplement.
Alors on danse, maladroitement, sur les mêmes sempiternels pas.