Ioterop, solution de gestion à distance des objets connectés a connu une recrudescence des demandes durant la crise. Dans cette interview, son fondateur, Hatem Oueslati revient sur l’importance du déploiement de l’IOT dans un contexte de crise. Ainsi que sur la nécessité de sécuriser le dispositif.
En quoi la crise a-t-elle révélé l’importance de l’internet des objets ?
La crise a mis en lumière le besoin d’opérer à distance et l’IOT constitue un formidable moyen d’y parvenir. Au début de l’épidémie, le transport de masques a par exemple fait l’objet de vols, de détournement ou encore de perte et cela a été critique pour de nombreux états. Aujourd’hui, il existe des solutions pour s’assurer du bon acheminement de la marchandise et c’est grâce à l’internet des objets. En tant que fournisseur de solutions pour tout ce qui concerne la sécurité et la gestion à distance des objets connectés, nous travaillons par exemple avec une entreprise qui permet de suivre un conteneur à chaque étape de son acheminement. Grâce à leur technologie, nous pouvons géolocaliser ce dernier ou encore savoir si il a été ouvert pendant le transport et ainsi se tenir informés de toute la logistique.
L’utilité de l’internet des objets a également été démontrée dans le domaine de la santé. Lorsque les populations ont été confinées, il était essentiel pour les personnes âgées vivant seul de pouvoir déclencher une alerte en cas d’urgence afin de prévenir leurs proches ou être assistés.
La démocratisation de la télémédecine a aussi donné lieu à de nombreuses initiatives autour de l’IOT. Notamment autour de la fabrication d’objets permettant de mesurer la tension. Ou encore la température à distance de manière plus fiable. Ça se fait très peu encore et ça va se développer certainement avec la crise. Nous travaillons déjà avec des entreprises qui développent ce genre d’instruments. La problématique aujourd’hui et de faire en sorte que ces instruments puissent être interopérables. Parce qu’on ne peut pas se permettre d’avoir une solution propre à un seul constructeur.
Enfin la crise a également réveillé les consciences des industriels en matière de sécurité. Ce qui fait qu’aujourd’hui nous avons des recrudescences des demandes parce que la gestion à distance de ces objets industriels peut être critique dans les chaînes de production, dans la télémédecine et dans la smart city. Il faut pouvoir capitaliser sur des solutions à distance complètement sécurisées.
Quel est votre constat face au déploiement de l’IOT dans l’industrie ?
De nombreux grands groupes accélèrent leurs efforts de déploiement. Nous travaillons actuellement avec Itron aux Etats-Unis dans toute la gestion de la ville intelligente et notamment sur la gestion de l’éclairage public connecté, ce qui permet de faire des économies énormes en matière d’énergie. Il y a aussi des plus petites entreprises qui ont émergé comme Traxen, qui propose aux entreprises de transporter leur marchandise dans des conteneurs intelligents.
En Asie du sud est au Japon où l’usage de l’IOT est le plus développé, naissent des cas d’usage très intéressant comme des compteurs d’eau connecté, le pilotage de défibrillateur ou encore la détection … Bref tout un cas d’usage autour de la ville intelligente. Qu’ils lancent de manière massive et ce à travers la 5G.
Pensez-vous que la crise va accélérer le déploiement de la 5G ?
La 5G est une révolution en marche partout dans le monde. Aujourd’hui la France a déjà commencé à déployer des réseaux MB IOT et cela répond à des enjeux majeurs. D’une part pour la téléphonie mobile où le débit sera accéléré mais également en matière de déploiement des objets connectés. On va pouvoir par exemple installer massivement des compteurs connectés enfouis dans le sol. Cela n’est pas possible en 4G. Mais l’IOT à travers la 5G peut également constituer une solution pour limiter la consommation énergétique.