Un collectif d’experts lance StopV, une appli qui aurait la capacité de tester tous les Français, tous les jours.
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Le projet StopV, qui réunit des experts du numérique, de la médecine et de l’Intelligence Artificielle, a pour ambition « de fournir un outil capable de gérer efficacement cette crise et les suivantes » explique le communiqué. L’appli aurait ainsi la capacité de mesurer le risque de chaque Français grâce à la data. Ce qui permettrait une plus grande précision et un panel d’applications plus large qu’avec l’utilisation de données Bluetooth™.
Non porteur, infecté, non contagieux… pourraient ainsi être alertés, jour après jour, de l’évolution de leur risque.« L’application StopV est un véritable estimateur. Elle repose sur un algorithme d’Intelligence Artificielle pour estimer la probabilité que ses utilisateurs soient ou aient été infectés par le Covid-19 », souligne Julien Muresianu, CEO de Jalgos.
Un algorithme pour identifier les clusters
Pour se faire, l’algorithme croise 5 types d’informations :
- Les données de géolocalisation des utilisateurs.
- La géomatique (étiez-vous dans une rue ? Un hypermarché ? Un métro ?).
- Les réponses à des questionnaires symptomatiques.
- Le résultat des tests.
- Et d’autres données publiques, telles que les informations épidémiologiques, qui augmentent son efficacité.
Ces données vont potentiellement permettre d’identifier des clusters contaminants, c’est-à-dire des lieux et des moments où une personne aurait pu être infectée. Une approche qui donnerait la possibilité de prendre en compte les contaminations par les surfaces.
« La solution fait également la différence entre une balade dans un jardin et des courses au supermarché » rappelle Clara Levêque, experte en géomatique. Enfin, celle-ci serait même efficace pour les individus croisés qui ne disposent pas de l’application.
L’IA pour lutter contre le covid-19 ?
L’intelligence artificielle représenterait donc un indicateur fiable pour aiguiller la campagne de tests vers les personnes les plus à risques . Dans un second temps, cette application pourrait » tester virtuellement tout le monde, tous les jours, sa précision sera certainement moins fine qu’un test sérologique mais cependant suffisante pour guider les campagnes de prévention et, notamment, confiner préventivement les personnes à risques » annonce le communiqué.
« Il est assez facile de se rendre compte de tout le potentiel de cette technologie dans la gestion d’une telle crise. Dans une situation où l’on doit arbitrer entre des milliers de vies et des centaines de milliards d’euros, il est urgent de ne pas se contenter de ce que l’on peut faire, mais de développer ce que l’on pourrait faire », confie Simon Mowbray, CEO de AEC.
La protection des données personnelles au cœur du projet
Évidemment, derrière la promesse de tests journaliers pointe la crainte d’une surveillance quotidienne et l’ombre d’un État policier. D’après le communiqué, une telle application nécessiterait en fait beaucoup moins d’informations que ce que l’on confie déjà tous les jours à Google, Facebook. « Dans les faits, StopV ne saura même pas qui vous êtes ! Elle ne connaîtra ni votre nom, ni votre numéro de téléphone, ni votre adresse e-mail, ni aucune donnée d’identification directe. En effet, les données de géolocalisation récoltées par l’appli nécessitent d’être croisées avec d’autres bases pour permettre une identification. »