On connaissait le 1er, on aimait le 8, on découvre le 11. On découvre une nouvelle date, incontournable dans nos têtes et nos agenda. Un rendez-vous fait de fébrilité, de flottement et d’inconnu. Seule certitude, la note sera salée.
C’est donc annoncé, plus ou moins clairement, avec des conditions, sous réserve de pas mal de choses, mais c’est annoncé. Nous avons ce point de fuite, cet horizon. Mi-mai. Si près, si loin. Mi-mai c’est demain pour les médecins, pour les responsables sanitaires, pour les autorités, mais c’est encore une éternité pour le chef d’entreprise à l’arrêt.
Ayons l’honnêteté de dire ce que l’on sait. Pas grand chose. De vagues idées, quelques convictions, pas plus. Quel sera le monde d’après, quid des interactions humaines, comment retourner, comme avant, au travail… Si l’on était un peu précieux, romantique (soyons fous), ce fameux 11 mai serait une sorte de premier rendez-vous dont on se fait, en boucle, le déroulé imaginaire. Que ferai-je, que dirai-je, comment irai-je, à quelle heure… la liste des actions fantasmées, avec attentes et craintes, est longue.
Un rendez-vous fragile dont jusqu’à la veille, on attendra, pendu au téléphone, la confirmation.
Derrière ces doux parfums de romance nouvelle, une réalité avec toute la crudité de sa véracité. Qui sera vraiment au rendez-vous ? Combien d’entreprises auront décliné, contraintes et forcées ? Ou ira-t-on ? Pour faire quoi ? Que pourra-t-on réellement s’offrir ?
Deux mois de confinement, ça vous change. C’est comme ça.