Les start-up qui réussissent le mieux ont été créées par des entrepreneurs d’expérience. Quant aux plus jeunes, ils ont intérêt à se tourner vers un manager de transition à temps partagé, qui apportera sa connaissance et leur fera bénéficier de son réseau.
L’image du très jeune créateur de start-up, ancrée dans beaucoup d’esprits, n’est pas exacte. En France, l’âge moyen du créateur d’entreprise est de 38 ans et demi, selon les statistiques établies en 2016 par le ministère de l’Economie. Une étude américaine (Age and High-Growth Entrepreneurship, publiée en 2019 dans l’American Economic Review) montre de son côté que les créateurs des start-up qui ont le mieux réussi étaient âgés de 45 ans. « Le néo-entrepreneur est quelqu’un qui a déjà une belle expérience derrière lui et qui trouve une niche au sein d’un métier qu’il connaît déjà, analyse Patrick Abadie.
Pour réussir, il a besoin d’un réseau, qu’il aura étoffé quand il était salarié, et qui devra le contester pour le pousser à affiner son projet. Si l’on a la meilleure idée du monde et que l’on se trouve en plein désert, cela ne sert à rien ! ». Les membres du réseau aideront pour l’accès à des financements, à trouver le bon avocat, à améliorer le projet par leurs critiques et suggestions.
Profil de l’entrepreneur
L’entrepreneur doit également être tenace. Ne pas se décourager après l’échec d’une première idée tout en sachant se remettre en question. La deuxième ou la troisième idée se révélera la bonne, mais elle émergera grâce aux leçons tirées de la première. C’est l’histoire commune des dirigeants membres du réseau Croissance Plus, aujourd’hui à la tête d’entreprises en croissance. « Il faut avoir suffisamment de recul pour trouver le bon projet, explique Patrick Abadie. Les jeunes entrepreneurs ont tout intérêt à se faire accompagner par des personnes d’expérience, qui disposent d’un réseau et qui peuvent porter un œil critique. Un manager de transition correspond à ce profil. »
Il n’existe pas aujourd’hui d’offre de manager de transition à destination des start-up. Celles-ci n’ont pas les ressources financières pour offrir une mission classique, mais le besoin d’accompagnement existe. Il pourrait prendre la forme d’un temps partagé, avec par exemple un manager de transition présent au sein d’un incubateur. Il accompagnerait et conseillerait, aussi bien le produit que les financements. Les besoins de trésorerie sont fréquemment mal anticipés, ce qui peut conduire à l’échec. Il pourra également jouer un rôle dans le partage d’expérience entre les différentes start-up suivies.
Conclusion
Le jeune startuper, débordant d’idées, n’aura pas toujours envie de supporter les conseils d’un vieux sage. Ses investisseurs, eux, y ont intérêt et devront en être pleinement convaincus. Ils joueront alors leur rôle pour convaincre le créateur. Y compris en liant leur aide financière au recours d’un manager de transition en temps partagé. Le startuper aura tous les atouts en main pour réussir.
Tribune réalisée par Patrick Abadie, Président Fondateur de Delville Management