Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Le streaming en ce temps-là, faisait figure de fossoyeur d’une industrie musicale moribonde. Une décennie plus tard qui, au sein des principaux éditeurs de musique, souhaiterait réellement un retour en arrière ?
Vous aimerez aussi
C’était une étude attendue. Comme chaque année la SNEP, comprenez Syndicat national de l’édition phonographique, publiait son panorama du marché de l’industrie musicale. Et, bonne nouvelle, les chiffres sont bons. Après 3 ans de résultats légèrement positifs, le marché français de la musique enregistrée affiche une croissance soutenue de 5,4% avec un chiffre d’affaires de 772M€ pour l’année 2019 incluant les ventes physiques et numériques, les droits voisins des producteurs et la synchronisation.
Derrière ces chiffres, une tendance lourde : le streaming avec 59% des ventes réalisées est le nouveau moteur de l’industrie musicale, loin devant le bon vieux CD. Le nombre d’abonnements a ainsi sensiblement augmenté (+1,7 million) et franchi pour la première fois en 2019 le cap des 10% de la population.
Pour Alexandre Lasch, directeur général du SNEP « ces résultats prometteurs sont le fruit du talent des artistes, conjugué au travail des producteurs. Les labels ont repensé leurs missions, ils ont développé de nouveaux outils et de nouvelles expertises : un tiers des effectifs des labels exercent aujourd’hui des métiers qui n’existaient pas il y a 5 ans. »
Autres enseignements : le made in France a de beaux restes. 2019 confirme encore une fois le plébiscite du public français pour les artistes produits dans l’hexagone : 19 des 20 meilleures ventes d’albums sont des productions locales, d’expression française qui plus est. Ce score ne concerne pas simplement le haut de l’affiche puisque les talents produits en France occupent 80% du Top 200.
Longtemps moribonde, l’industrie musicale retrouve donc des couleurs, là où on ne l’attendait pas.