« À quoi reconnaît-on un dirigeant ? Quels sont les éléments qui en constituent l’essence, la substantifique moelle ? » Ce sont les questions que pose Christian Pousset, président du groupe We’ll*, dans son premier livre Autopsie du Dirigeant. Morceaux choisis.
« Je n’ai pas choisi ce métier. Il m’a choisi. Je suis né en région. La Bretagne. Un héritage culturel fort, des convictions. Celles qui font une vie, une pensée. L’école, pour se donner les moyens de l’intégration, et comme assurance d’un avenir radieux et accompli. En 1980, j’avais 15 ans. Je voyais l’argent et la réussite comme la voie naturelle et unique de l’accomplissement personnel. Cela passerait par la publicité, et par la réalisation d’un rêve : travailler avec Jacques Séguéla – ne me demandez pas pourquoi, pensez juste que nous sommes en 1980, un an avant 1981, une autre ère, et que je suis un adolescent de 15 ans, loin de Paris et des réalités de la notoriété.
Telle était alors pour moi la route, la voie. Effectivement, treize années plus tard, j’entrais dans le groupe Havas, en tant que directeur du développement des activités corporate, et les premiers pas sur le chemin que je voulais parcourir étaient accomplis. Tant d’autres pas, paisibles ou fébriles, allaient s’ensuivre. Le voyage de mille lieues commence par un simple pas dit Lao Zi, ce qui signifie aussi que ce pas il faut le faire, et dans la bonne direction. »
C’est bien d’un voyage, presque initiatique dont il est question dans ce livre à mi-chemin entre l’essai et l’autobiographie. Au fil des pages : des rencontres, des situations, des témoignages. Ils sont nombreux d’ailleurs ces dirigeants qui ont accepté de se prêter à ce dialogue pour le moins singulier. On retrouve des grands noms et des proches. Tous ont des points communs, leur résilience, leur courage, leur humanité. Et tous portent leur singularités, leurs parcours, leurs histoires.
À la fois narrateur et exégète, Christian Pousset jongle entre les anecdotes vivantes et les sujets de fond. Tout est dit, l’intime et le public. Et l’auteur de conclure « On entre dans un livre par hasard, on n’en sort jamais sans raison. D’un livre il reste une trace, écrite, imprimée, d’une vie, de rencontres, d’expériences. Cette trace est lue par d’autres et vient composer une toute petite partie de leur propre existence, parfois. Parler des personnes dont ma vie est la rencontre, quotidienne et continuée, parler de ma vie tout simplement, c’est redonner vie aux scènes, aux moments. C’est continuer ou reprendre différemment des chemins, mettre un point final ou reprendre une partition inachevée. »
LPM Editions
*Widoobiz est une marque du groupe We’ll