Il y a quelques semaines ouvrait à Paris le musée de l’Illusion. Son slogan : « Bienvenue dans le monde incroyable des illusions ! Trompe l’œil et casse-têtes pour défier l’impossible ». En février, Natalia Taylor, instagrameuse de profession simulait un voyage à Bali depuis un magasin Ikea. Welcome to a fake world.
C’est fou ce que l’on peut faire avec 300 000 abonnés sur Instagram. C’est un peu la morale de cette histoire à la fois drôle et révélatrice de certaines dérives de notre modernité. Drôle parce qu’il faut bien admettre que Natalia Taylor a magistralement réussi son coup. Photos, poses… tous les codes du voyage Instagram étaient réunis. C’était donc à Bali que l’influenceuse amenait sa fidèle communauté. A coup de rêves et de luxe supposé, l’audience est tombée, avec délice, dans le panneau.
Car de Bali, il n’y avait rien de plus qu’un magasin Ikea situé aux Etats-Unis. Des vacances de rêve, rien de plus qu’une mise en scène. Et forcément cette question récurrente : que voit-on réellement sur les réseaux sociaux ? Le réel, fait d’instantanés, d’immédiateté ? Ou une belle histoire ? Avec son script, son producteur et ses acteurs.
Il y a bientôt 60 ans, Cat Stevens faisait un tube avec son désormais classique Baby it’s a wild world. A un mot près, c’eut été prophétique.