C’était hier, mercredi 22 janvier, que s’ouvrait au siège de l’OCDE l’édition 2020 du Parlement des Entrepreneurs d’avenir. Au programme de ce 10ème rassemblement, un engagement : «Humanisons le progrès». Widoobiz, media partenaire, était au rendez-vous. Notre attention s’est portée sur l’une des conférences d’ouverture : «Vers une société inclusive». On vous raconte.
Autour de ce thème, étaient réunis Romina Boarini, coordinatrice de l’initiative de croissance inclusive de l’OCDE, Bernard Devert, président d’Habitat et Humanisme et Thibaut Guilluy, président de French Impact. Leur but : répondre à cette question aussi moderne que clivante « Comment les entreprises peuvent agir concrètement pour rendre la société plus inclusive ? »
Morceaux choisis
Une société plus inclusive : utopie réaliste ?
« On ne peut pas demander à un individu de s’intégrer dans une société qui le rejette ». Un ton donné par Thibaut Guilluy. Selon lui, il incombe à la société de changer son regard sur les fragilités qui la composent. Pour reprendre les mots de Bernard Devert, « lorsqu’on entrevoit ses fragilités, on devient capable de s’ouvrir à l’autre pour construire une plus grande unité ». Dans cette nouvelle vision du monde, l’activité économique, facteur privilégié d’insertion, a forcément son rôle à jouer. Et Bernard Devert de poursuivre, « la quête de sens constitue un grand pouvoir d’action pour les organisations ».
Pourtant, le succès des entreprises en matière d’inclusion reste difficile à évaluer. Bien sûr, il existe des indicateurs concrets comme le taux d’insertion des citoyens en situation d’exclusion, ou la baisse de leur taux de chômage. Mais ce qui s’appréhende difficilement c’est le changement psychologique opéré sur ces individus, leur niveau de confiance en eux, leur dignité retrouvée, et le gain apporté à la société en générale. Pour cela, il est nécessaire de s’interroger sur ce qui est valorisé, sur le résultat attendu.
De quel progrès voulons-nous ?
Finalement, cette conférence sur l’inclusion questionnait davantage notre conception du progrès que le rôle des entreprises dans celui-ci. Romina Boarini, évoquant la croissance inclusive, s’interroge même sur la pertinence de cet indicateur, au sens où c’est la notion de croissance économique qui devrait potentiellement être redéfinie. Et d’ajouter, « Ce qui compte le plus n’est-ce pas le bien-être de l’individu et de la société ? ».
Une question ouverte pour introduire un sujet complexe. Une question qui nous pousse à repenser, différemment, les liens qui unissent inclusion et progrès.