Dans le monde des startup, si créer à plusieurs peut procurer de nombreux avantages, il arrive aussi que les histoires d’amour finissent mal. Que l’association vire au cauchemar. Les conflits entre fondateurs seraient même l’une des premières causes d’échec. Voici quatre bonnes pratiques pour éviter ou surmonter les crises.
« Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin », dit un proverbe africain. S’il y a bien un lieu où cette notion d’intelligence collective se vérifie, c’est dans l’aventure entrepreneuriale. Car au delà du rêve enthousiasmant mûri dans un garage, donner vie à sa startup, la confronter au réel et la développer n’est pas toujours une promenade de santé. Et par gros temps, une équipe soudée à la barre fait souvent la différence.
Entreprendre à deux – ou plus – c’est la perspective rassurante d’une synergie de compétences et d’idées, d’un partage des responsabilités, d’un meilleur effet de réseaux, d’un soutien mutuel lors des passages à vide. Ces vertus de la co-fondation sont d’ailleurs bien connues des investisseurs qui placent la qualité de l’équipe de management en tête de leurs critères pour déterminer l’opportunité d’un financement.
Des co-créateurs qui se rencontrent au gré des relations professionnelles, mais qui se recrutent aussi souvent parmi les proches : famille, copains d’enfance ou amis fréquentés en études supérieures. Dans l’une ou l’autre des configurations, le passage du rêve à la réalité permet de confirmer beaucoup de belles histoires, mais cela peut aussi révéler qu’une partie de l’équipage n’est pas amarinée, voire conduire au naufrage.
Quand l’alchimie de départ ne fonctionne plus
L’épreuve de la haute mer est d’autant plus violente lorsqu’il y a de l’affect entre associés. Comme pour un mariage. Passée la lune de miel, la belle alchimie de départ ne fonctionne plus. Entrée dans le dur, la dream team déçoit. La vision de l’entreprise, les méthodes de travail, l’appétence au risque, la capacité d’investissement de chacun se révèlent finalement aux antipodes. L’antagonisme peut aussi naître d’un gros coup dur que l’on se reproche mutuellement. Quand ce ne sont pas les vies personnelles qui viennent semer le trouble. L’arrivée d’un enfant, la mutation d’un conjoint, un entourage devenu intolérant aux contraintes de la startup, ou encore des difficultés financières peuvent modifier les priorités.
Quand les mésententes se répètent, la situation peut alors dégénérer jusqu’à pousser l’association au divorce, à l’amiable … ou pas ! L’entreprise risque alors d’en payer les frais avec une dissolution.
Comment surmonter les crises ?
Pour éviter que votre sloop finisse dans les récifs, il est prudent d’anticiper au maximum les risques de tensions et de formaliser vos relations.
Prenez le temps de vous connaître
Avant de s’associer, mieux vaut bien se connaître. Même avec des proches, prenez le temps de valider votre alignement sur les objectifs, vos centres d’intérêts, vos valeurs personnelles, le « qui apporte quoi » dans le projet, le temps que vous prévoyez d’y consacrer, vos situations financières respectives, l’équilibre vie pro/vie perso, etc. Communiquer dès le départ, sans rien se cacher, pourra éviter plus tard les non-dits et les rancœurs.
Jouez franc jeu et organisez des points réguliers
Echanger en toute transparence et de façon bienveillante (en mettant l’ego de côté) doit rester la règle, car l’entreprise vivra plus d’un changement, avec ses hauts et ses bas. Astreignez-vous à faire régulièrement le point sur l’activité. Dès qu’un problème se pose, parlez-en, même s’il s’agit de « petites choses énervantes au quotidien » et que l’on a tendance à garder pour soi. Leur accumulation peut devenir source de tensions. Et pour renforcer les relations entre associés – et accessoirement ouvrir la soupape – pensez à aménager des plages de temps libre partagé : pour un déjeuner informel, fêter un succès, pratiquer un sport…
Faites appel à un médiateur en cas de crise
Si le torchon brûle ou si la situation a viré au blocage, faites appel à un tiers neutre qui pourra aider à dépassionner le débat : un mentor, l’un des administrateurs de l’entreprise ou un médiateur d’entreprise. Ne sollicitez pas un proche car il ne fera qu’ajouter une dose d’affect.
Rédigez un pacte d’associés
Bien que non obligatoire, le pacte d’associés (ou d’actionnaires) est recommandé. C’est un peu comme un contrat de mariage pour un couple. Il permet de coucher noir sur blanc des points sensibles, comme déterminer le rôle, les compétences et le pouvoir de gestion de chacun. Il formalise aussi les conditions de départs anticipés d’associés et les règles de cession de parts (clause de good ou bad leaver). En cas de gros temps, s’y référer pourra aider à résoudre le problème. Attention, ce document à portée juridique doit être rédigé avec l’aide d’un expert.
Créer sa startup est une chose. Lui donner toutes les chances de tracer sa route face aux vents contraires en est une autre. Une bonne relation entre associés, travaillées jour après jour, fera beaucoup pour l’aider à garder son cap.
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