Persuadés que les erreurs des uns font l’expérience des autres, nous avons choisi trois boulettes qu’il vous faudra éviter : perdre du temps, mal penser sa structure, ou miser sur le mauvais·e associé·e. On voit ça ensemble ?
1/ Perdre son temps
« Trouver une idée c’est génial, c’est un petit miracle, ça fait comme des étincelles dans la tête. On rêve, on palpite, on ne pense plus qu’à ça », décrit si bien la dernière campagne publicitaire de Kisskissbankbank. Quand on mûrit sa propre idée, l’excitation et l’envie sont tellement présentes qu’on se lance souvent à fond et tête baissée.
D’autres sont plus prudents et au contraire, s’attardent.
Oui mais voilà, n’avez-vous jamais entendu un entrepreneur déclarer « si c’était à refaire, je m’y mettrais plus tôt ou je le ferais plus vite… » ?
Alors pourquoi passer tant de temps entre l’idée et le lancement de l’entreprise ? Plus vous la méditerez, plus vous resterez sans revenu. Une fois votre « vision » validée, ne soyez pas trop perfectionniste et foncez : une version simple et sensée de votre projet doit suffire pour vous jeter à l’eau. Les améliorations se feront au fur et à mesure, aidées par les retours concrets de votre communauté.
2/ Mal choisir son camp
Ne vous trompez pas d’aventure entrepreneuriale ! Aujourd’hui le terme « startup » est totalement galvaudé… Pour rappel, une startup est une organisation temporaire :
– à la recherche d’un modèle économique,
– qui s’appuie sur une innovation majeure,
– qui a une ambition internationale.
Une entreprise classique a pour but d’exécuter un modèle économique « reproductible et évolutif », selon Steve Blank, célèbre entrepreneur de la Silicon Valley. C’est une organisation permanente.
L’erreur serait de ne pas comprendre la différence entre ces deux structures, de mal choisir, voire de ne pas choisir entre les deux. Or une startup n’est pas réservée à tout le monde et « monter une boulangerie ce n’est pas créer une startup ! », lance Patrick Hannedouch, entrepreneur de terrain, créateur de Juste à temps, et co-fondateur de Resovino.
Conclusion, on prend le temps d’avoir une « vision » et de se poser les bonnes questions. Par exemple le choix du statut de l’entreprise (« la structure doit être adaptée au projet et non l’inverse »). Ou ne serait-ce que d’identifier ce qu’on veut faire dans cinq et dix ans. Ainsi, on mesure la grandeur de ses ambitions pour faire les bons choix stratégiques et de développement.
3/ Miser sur le mauvais cheval
De plus en plus de jeunes entrepreneurs préfèrent s’associer plutôt que de faire cavalier seul. Les chiffres leur donnent raison : 45 % des associés ont connu une croissance à deux chiffres ces cinq dernières années, contre 36 % pour les solitaires, selon un livre blanc du Réseau Entreprendre (mai 2019). Tout cela est bien beau mais encore faut-il que l’équipe soit pérenne !
Quelques points à retenir :
– s’apprécier. Avoir des compétences complémentaires ou un projet commun ne suffisent pas [même si c’est un très bon début !]
– créer un climat de confiance et d’authenticité, nécessaires à tout partenariat [comme dans une relation affective]
– adopter un mode de communication transparent dès le début de votre association [idem !]. Se dire les choses qui fâchent pour en faire des forces, parler régulièrement des ambitions que chacun a pour soi et pour l’entreprise, car elles peuvent changer en cours d’aventure.
– la complémentarité des membres doit reposer sur le savoir-être plus que le savoir-faire. C’est-à-dire sur des qualités humaines et relationnelles [ces soft skills donnent le La !]
Nous reviendrons dans un futur article sur d’autres erreurs que nous, entrepreneurs et entrepreneuses, avons tendance à commettre !