Créer son entreprise, idée reçue n°2 : Sans argent de côté, je n’y arriverai pas !

Créer son entreprise, idée reçue n°2 : Sans argent de côté, je n’y arriverai pas !

Techniquement, créer son entreprise sans avoir le moindre euro en poche n’est pas insurmontable. Notre chance en France est d’avoir un cadre juridique moteur, qui permet une prise de risque extrêmement limitée. Il n’y a donc aucune raison de ne pas aller au bout de ses idées ! Néanmoins, restons prudents et prévoyants. Les conseils de Frédéric Turbat, fondateur de lamaisondelentrepreneur.com et expert-comptable.

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En première intention, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un expert-comptable spécialisé en création d’entreprise pour lui exposer votre projet. Cet entretien est gratuit la plupart du temps. Pourquoi s’en priver ? Sachez ensuite qu’avec (véritablement) zéro euro, la seule immatriculation possible est la microentreprise. Une entreprise individuelle, requiert, elle, quelques dizaines d’euros pour être immatriculée auprès de l’Urssaf.

Des idées et non des stocks

Avec très peu de capitaux initiaux, certains secteurs sont plus facilement abordables que d’autres. On pense par exemple aux activités de coaching qui ont le vent en poupe, ou tout ce qui a trait au consulting et à Internet (développement, community management…). « Ici, ce sont la matière grise et les idées qui sont vendues -non des produits qui doivent être préalablement achetés-, cela permet de démarrer sans aucun coût », note Frédéric Turbat, expert-comptable spécialiste de la création d’entreprise. Ces activités nécessitent très peu d’investissements et de fonds de roulement. Quant à vos frais courants (loyer, ordinateur, internet…) eux restent les mêmes, a priori pas de surprise !

De menues dépenses

Créer son entreprise avec un maigre capital de départ, c’est aussi avoir conscience qu’il faudra compenser en temps ou en ressources. Par exemple, pour la communication. Oui, les réseaux sociaux sont de super relais gratuits pour faire connaître son activité et oui, on peut créer soi-même des éléments de communication. Mais cela nécessite d’avoir des compétences (ou de bons amis) et quelques euros, ne serait-ce que pour réserver un nom de domaine sur Internet ou pour du référencement payant. Pas besoin d’être dispendieux pour autant : les meilleurs coups de com’ ne sont pas forcément les plus onéreux ! 

Rester pragmatique

Autre question à laquelle on ne pense pas de manière immédiate : la protection sociale. Notamment pour les personnes de moins de 40 ans. Si vous n’êtes pas rattaché à Pôle emploi, à vos parents ou un conjoint.e, pas de sécu ni de mutuelle. Ce sont des questions pragmatiques à résoudre avant de se lancer. Ou comment éviter les ennuis financiers en cas de problèmes de santé… Ces éventuels frais ou ceux engendrés par l’activité de la société soulèvent à nouveau le point épineux de la trésorerie.

Trouver de l’aide et de l’argent 

Des organismes comme l’Adie sont très utiles. On peut aussi demander des prêts d’honneur, ou tenter sa chance aux concours régionaux de projets entrepreneuriaux innovants. Autre possibilité d’aide financière : les crédits en ligne sans justificatif. Les sommes prêtées ne sont pas énormes mais c’est sans doute pour le mieux… Car il vous faudra être en capacité de rembourser ! Également, qu’ils s’agissent de business angels, de banques ou de dispositifs comme le nouvel accompagnement à la création ou la reprise d’entreprise, rien n’est impossible, mais votre projet doit vraiment tenir la route pour convaincre vos interlocuteurs.

L’affect compte aussi : famille et amis peuvent apporter un soutien financier. Notez qu’il est parfois plus facile d’aller vers quelqu’un qui aurait un raisonnement « non rationnel » (si le projet l’intéresse personnellement, s’il « raisonne » en lui) que vers un banquier. Le crowdfunding a le vent en poupe, pensez-y, mais raisonnablement : tout n’est pas finançable par ce biais !

Enfin, si vous êtes une femme, un tissu très dense d’associations peut aider sur des aspects logistiques comme des locations de salles par exemple. Vous pouvez aussi bénéficier du Fonds de garantie pour l’initiative des femmes (FGIF). Il faut penser à exploiter cet univers dont il n’existe pas de pendant masculin !

Voir également sur le site Bpifrance-Creation : Les aides à la création d’entreprise et Cinq conseils pour financer votre projet. Et bien sûr, les aides publiques proposées directement par Bpifrance.

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