Lolo va créer des soutiens-gorges adaptés à la morphologie de chaque cliente. Du vrai sur-mesure grâce à un système de tailles réinventé. Au passage, la startup veut bousculer une industrie de la lingerie (trop) standardisée. Mise sur orbite de la plate-forme en novembre 2019.
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Comme souvent, c’est une expérience personnelle qui a donné l’idée à Océane Brière et Mélissa Zitouni, co-fondatrices de Lolo, de lancer leur petite entreprise. Toutes deux, comme d’ailleurs une grande majorité de femmes, trouvaient les soutiens-gorges proposés par les marques souvent inconfortables, gênants, voire douloureux pour la poitrine. En cause, des produits très standardisés – production industrielle oblige – qui répondent mal à la diversité des morphologies féminines. Et qui finissent dans les tiroirs avec le regret de les avoir achetés.
« L’industrie textile continue à s’appuyer sur des matrices de tailles inventées en 1928 et les marques s’évertuent à ne proposer que deux mesures (ndlr, le tour de dos et le tour de poitrine) pour choisir son soutien-gorge. Or, les seins sont des formes et non des tailles« , explique Mélissa. « Aujourd’hui, il est difficile de trouver la bonne pièce de lingerie qui maintient correctement, sans faire mal« . Le problème est d’ampleur : faute de connaître leurs mesures réelles, 80% des femmes porteraient un soutien-gorge non adapté à leur besoin.
Les deux jeunes femmes ont alors l’idée de créer leur propre marque en innovant dans la conception. Avec Lolo, fini le même type de soutien-gorge pour toutes les femmes. Place à la personnalisation, avec un vaste choix de matières et surtout des mesures précises. Pour tenir compte de toutes les morphologies, la startup propose une nouvelle matrice. Au moment de passer commande, ce ne sont plus deux mais six mesures qui sont demandées aux clientes – tutoriel vidéo à l’appui – pour concevoir le soutien-gorge parfaitement adapté à leur poitrine.
Le sur-mesure de qualité, un argument de vente
Un pari risqué, alors qu’il existe tant de marques déjà installées sur le marché ? Pas tant que cela. D’abord, parce que le marché de la lingerie féminine, contrairement au secteur textile, résiste plutôt bien en France. Ensuite, parce que leur argument de vente du sur-mesure, de qualité, éco-responsable (label Oeko-Tex) devrait faire mouche auprès des consommatrices.
Le vrai défi tient plutôt à l’exécution. Avec une fabrication à la demande, la production industrielle n’est évidemment pas de mise. Une contrainte majeure qui a singulièrement compliqué la tâche d’Océane et Melissa pour ficeler leur dossier. Pas facile en effet de convaincre un atelier de coudre de toutes petites séries spécifiques, voire des pièces uniques, dans des délais et à un coût raisonnables. C’est en Tunisie qu’elles ont trouvé leur futur partenaire prêt à jouer le jeu.
Le défi du lancement
Reste maintenant à se lancer dans le grand bain ! Les deux associées prévoient l’ouverture de leur site de vente en ligne en novembre 2019. C’est une nouvelle étape majeure sur leur feuille de route. Le moment de confronter leur idée commerciale à la réalité. Celui aussi de vérifier, à l’épreuve des difficultés qui ne manqueront pas de surgir, que l’on a choisi la bonne équipe, souligne Mélissa : « Le risque majeur dans toute création d’entreprise est d’avoir des différends avec les personnes avec lesquelles on travaille ou avec son associé. Mais cela ne doit pas être un frein, car c’est aussi grâce aux erreurs que l’on avance ».