Négliger sa culture d’entreprise au profit de sa croissance

Négliger sa culture d’entreprise au profit de sa croissance

Publié le 17 juin 2019

Souvent liée à la réussite d’une entreprise lors de son développement. La capacité d’un entrepreneur à fédérer ses équipes autour de son projet, est de développer une culture d’entreprise cohérente. 

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Mais qu’appelle-t-on réellement “culture d’entreprise” ? Derrière cette appellation, on évoque généralement l’ensemble des valeurs, des comportements et des manières de traiter les problématiques et événements de la vie d’une entreprise. C’est donc un ensemble de règles qui définit la structure et qui doit être adopté par l’ensemble des collaborateurs, à commencer par les fondateurs.

C’est donc un des fondements premiers lorsque l’on crée et développe sa startup : établir une culture d’entreprise qui vous correspond, à votre image, vous permet ainsi d’acquérir une stratégie cohérente et une équipe solide et soudée.
L’objectif derrière tout ça ? Se distinguer d’une concurrence potentielle, mobiliser ses salariés pour plus d’efficacité et ainsi aller tous ensemble dans la bonne direction.

Trouver sa culture d’entreprise n’est pourtant pas chose innée. Souvent guidé par “l’esprit startup”, la culture du cool, du babyfoot et des afterworks, alliés à un besoin de croissance, d’agilité et d’efficacité, comment trouver le juste milieu ?

Lorsque Geoffroy Bragadir a co-fondé Empruntis en 2000, il s’est justement retrouvé face à cette problématique. Le projet a très vite marché, tant en termes de produits que de revenus et il a donc dû recruter rapidement.

Il m’explique d’ailleurs “Dans notre cas, nous sommes montés assez vite (ndlr : en moins de deux ans) à une quarantaine de personnes, toutes recrutées en fonction du niveau d’énergie qu’elles dégageaient. Nous avions une équipe de type commando très agile et très efficace. La culture de la boîte s’est fabriquée d’elle-même, dans ce creuset d’excitation, d’adrénaline et d’attention extrême à la qualité et au rythme de l’exécution, sans que nous ayons particulièrement formalisé quoique ce soit (valeurs, onboarding, talent management, etc…)

Embarqué par la croissance et l’évolution de son entreprise, on peut en effet en oublier les fondamentaux et les valeurs que le ou les entrepreneurs ont voulu transmettre lors des prémices du projet.

Lors de la transition d’Empruntis pour atteindre 300 salariés trois ans plus tard,  Geoffroy témoigne “La croissance effrénée des salariés a entraîné une dilution de la culture d’origine, dilution d’autant plus forte que notre culture d’entreprise n’était pas ancrée, travaillée et transmise, elle était simplement.

Conséquences ? L’entreprise fonctionne, se développe mais perd un temps précieux. L’analyse de Geoffroy sur ce sujet le prouve.

“Cette erreur a ralenti notre efficacité dans un marché qui nous tendait les bras. Elle a consommé du temps de manager qui aurait pu être employé ailleurs. Si nos valeurs fondamentales avaient été mieux travaillées et utilisées comme outil de fédération des salariés autour de nos objectifs. Enfin, nous n’avions pas ce support comme filtre pour nos recrutements et avons probablement fait trop d’erreurs sur le sujet.”

Savoir s’adapter pour rebondir

Loin d’être irréversible, un bon entrepreneur sait rebondir et corriger ses erreurs.

Pour nous sortir de ce mauvais pas, nous avons fini par réfléchir à ce que nous entendions par culture chez Empruntis et essayé d’en faire un projet fédérateur”.

Une stratégie gagnante puisque, aujourd’hui, Empruntis continue de se développe.  11 ans après sa cession, et continue d’être rentable depuis 2003.

Aujourd’hui co-fondateur de Ring Capital depuis 2017, Geoffroy a fait les choses différemment  Chez Ring, Nicolas Celier et moi avons apporté un soin tout particulier à la constitution de l’équipe et avons avec elle, dès le début travaillé très sérieusement sur les quelques éléments essentiels qui nous définissent comme être humain et comme groupe et dont nous sommes fiers de parler à l’extérieur.”

Cela passe notamment par le recrutement.

“Chaque nouveau recrutement est un vrai casse-tête. Car nous voulons accueillir à la fois des personnes qui sont compatibles avec notre culture. Mais aussi qui sont capables d’apporter de la nouveauté et de tirer le groupe vers le haut.

Il est toujours très difficile d’associer culture d’entreprise et hypercroissance. La culture doit être insufflée par les fondateurs au démarrage. Mais doit aussi être partagée avec les responsables de l’organisation en forte croissance car la transformation. L’évolution, est dans la plupart des cas inévitable. Une des clés du succès ? Savoir s’adapter, écouter ses équipes et axer sa culture d’entreprise sur la mission que se donne l’entreprise dès le départ.
La question à se poser ? Mon activité a-t-elle du sens, pour moi en tant qu’entrepreneur mais aussi pour mes équipes, peu importe le nombre ? C’est cette mission qui doit rassembler en premier lieu, et non pas essentiellement les fondateurs ! D’ailleurs, il n’est pas rare que les fondateurs de leur propre boîte soient obligés de quitter le navire. Ou de se retirer de leur fonction de dirigeants pour donner un nouveau souffle à l’équipe grandissante…

Vaste sujet donc que la culture en entreprise, propre à chaque entrepreneur et à chaque société … Selon vous, quelle est la clé pour développer une “bonne” culture d’entreprise ?

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