Mi-conciergerie, mi-agence, la plateforme aide les locataires à sous-louer leur appartement, en toute légalité, et s’occupe de la gestion des opérations pendant leur absence. Le service est gratuit pour les locataires et facilite les projets de mobilité, souvent bridés pour cause de double loyer à payer.
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Poursuite d’un cursus de formation à l’étranger, mission d’intérim décrochée loin de chez soi, job saisonnier, envie d’un long break estival … Autant de projets de mobilité, de quelques semaines à quelques mois, auxquels les étudiants ou les jeunes actifs doivent parfois renoncer à cause des charges excessives que constitue le paiement simultané de deux loyers. Celui de l’appartement que l’on veut laisser provisoirement, sans désir de mettre fin au bail, et celui de son lieu de destination. À l’heure de faire les comptes, on réalise que le jeu n’en vaut pas forcément la chandelle.
Sous-louer sans risque
À ce dilemme financier posé aux locataires, Smartrenting offre une réponse pratique : sous-louer temporairement leur logement. C’est parfaitement légal dès lors que le propriétaire a donné son accord écrit et que le montant du loyer récupéré par le locataire n’excède pas celui du bail.
Concrètement, la plateforme s’occupe de sous-louer le bien, auprès de professionnels ou de touristes, en passant par des sites spécialisés comme Airbnb ou Booking.com et reverse au locataire absent la totalité de ses charges locatives. Ce dernier a ainsi l’assurance de se faire rembourser, même en cas de vacance d’occupation, sans que cela lui coûte un centime. Seuls des frais de stockage lui seront facturés s’il veut mettre à l’abri des effets personnels durant son absence.
Du point de vue logistique, il n’a à s’occuper de rien. Smartrenting assume toute l’intendance et se propose même aider à convaincre un propriétaire hésitant en se présentant comme tiers de confiance. L’entreprise se rémunère sur la gestion de la sous-location et sur une palette de services de conciergerie proposés au sous-locataire : ménage, pressing, transferts aéroports, etc.
En investissant ainsi le créneau de la sous-location légale, Smartrenting s’est ouvert un marché potentiellement très large. Les propriétaires étant bien plus favorables au principe de sous-location qu’on ne le croit. Ils seraient convaincus à 80% quand il s’agit de particuliers, selon les données de la startup.
Amis et associés : un équilibre à trouver
Créée en 2015, par trois amis de longue date, Thibault Martin, Romain Bernard et Théo Vassoux, Smartrenting se déploie dans l’Hexagone accompagnée de près par l’IME. Lauréate du Prix Coup de Coeur du Moovjee en 2019, l’entreprise souhaite être présente à la fin de l’année dans une douzaine de métropoles étudiantes, son cœur de cible. Toujours selon un modèle phygital, la création d’agences physiques lui permettant d’accélérer son implantation locale.
Avec un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros (38 collaborateurs), la startup continue à tisser sa toile en France avec, déjà, un œil rivé sur le marché européen. Elle reste malgré tout prudente car la vie des trois associés n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Comme souvent quand on crée un nouveau service – avec son lot d’impondérables – on doit faire face à quelques déconvenues. Ce fut leur cas. L’entreprise a notamment connu un trou d’air en 2018, pour des problèmes de trésorerie. Typiquement de quoi générer quelques situations de stress et mettre à l’épreuve la belle cohésion des débuts entre fondateurs.
« Les conflits entre associés constituent un risque d’échec majeur pour une startup. Quand les associés sont aussi des amis, c’est un facteur supplémentaire », concède Thibault Martin, qui juge toutefois les épreuves surmontables si l’on sait faire la part des choses. « Cela demande de trouver un juste équilibre entre amitié et association, en instaurant dans les relations entre fondateurs de la bienveillance, de la transparence et de la discussion, et aussi de savoir s’appuyer sur ses mentors. »