C’est une certitude, les 18 à 30 ans veulent entreprendre. C’est en tout cas le résultat d’une étude menée par OpinionWay pour France Active. Mais, s’ils veulent créer leur société, ils ne le feront pas à n’importe quel prix.
Vous aimerez aussi
42,5% des jeunes Français veulent monter leur boîte. Selon un sondage d’OpinionWay pour France Active*, plus de la moitié de ces 18-30 ans trouvent plus de stimulation dans le fait de créer son entreprise, et donc d’être son propre patron, que dans le salariat.
Quant au secteur d’activité dans lequel ils aimeraient se positionner, difficile que l’un soit plus prégnant que l’autre : même si les loisirs (culture et sport confondus) occupent le haut du panier avec 16% des personnes interrogées, l’informatique n’est pas loin non plus (10%), suivi par l’artisanat (7%).
Même si les jeunes montrent plus que d’autres générations leur préoccupations à l’égard de la protection de l’environnement – en atteste les manifestations de la jeunesse aux quatre coins du monde emmenée par la Suédoise Greta Thunberg – ce secteur n’arrive qu’en 6e position dans leur cœur d’entrepreneurs en herbe.
Prudence est mère de sûreté pour les jeunes
Toutefois, s’ils veulent se lancer, il ne s’agit pas de le faire tête baissée. La témérité ne serait pas de mise chez cette jeunesse. Pleine d’audace et de rêves, elle ne ferait pas pour autant preuve d’imprudence.
Certains freins apparaissent. En tête de gondole, les risques financiers (pour 55% des jeunes), suivis par la complexité des démarches à entreprendre (37%). Quant à la 3e place du podium, elle est occupée par la peur d’une charge trop importante de travail. Ils sont ainsi 20% à redouter le trop-plein et son fameux corollaire, le burn-out.
Les jeunes Français déplorent également le manque d’information autour de la création d’entreprise. Plus de deux tiers d’entre eux n’ont pas connaissance des dispositifs d’aide. Un pic de 76% est même atteint chez les 25-30 ans !
Entreprendre pour changer le monde
S’ils sont nombreux à vouloir entreprendre, ce n’est pas exclusivement pour devenir son propre patron. Les raisons, là encore, ne manquent pas. Certains affichent une vision du monde du travail particulièrement pragmatique. 59% y voit une solution de ne pas se heurter au chômage. Autres motivations : la liberté (51%), le fait de gagner de l’argent (36%), ainsi que l’aspiration à la création de son emploi et la volonté d’en bâtir d’autres (36%).
Apparaissent également des arguments dépassant les simples envies personnelles. Celui qui se démarque nettement consiste à vouloir faire bouger le monde (60%). Une volonté louable qui s’accompagne d’autres ambitions tout aussi honorables.
Un tiers des jeunes entrepreneurs aimeraient bâtir un modèle au sein duquel tous les salariés seraient décisionnaires. Et un quart des sondés veut mettre un pied dans le monde de l’entreprise en même temps que dans celui du développement durable ou de l’environnement. Les aspirations sociales sont elles aussi très présentes, puisqu’environ 20% des 18-30 ans souhaitent lancer une société qui créerait du lien social, voire lutterait contre l’exclusion et la pauvreté.
Une envie d’entreprendre et un appel à l’aide
De grandes ambitions donc qui ne peuvent être nourries que par la notion de collaboration. D’ailleurs, à l’heure où les générations Y, Z et autres Millennials optent pour l’horizontalité de leurs relations professionnelles et auraient tendance à plus favoriser le collectif que certains de leurs aïeux, les 18-30 ans qui veulent entreprendre souhaitent aussi qu’on les aide à se lancer.
Ces soutiens peuvent alors prendre plusieurs formes ; cela allant du financement de leur projet (31%) à l’obtention d’une caution bancaire (6%), en passant par l’aide d’un réseau professionnel (21%) ou d’un coach (20%).
Vers une nouvelle solidarité
Dans cette optique, France Active, qui est à l’origine de ce sondage, souhaite aller plus loin, notamment pour la jeunesse optant pour l’économie sociale et solidaire. Au-delà des aides – d’amorçage notamment – que ce mouvement met en place depuis de nombreuses années, 2019 marque le déploiement de La Place de l’Émergence.
Ce programme inédit lancé à partir de septembre fédère des partenaires financiers autour de la faisabilité des projets que bâtissent des jeunes entrepreneurs. Une fois sur les rails, ces derniers peuvent alors bénéficier d’un accompagnement personnalisé et du mentorat d’un entrepreneur social établi grâce à ce nouveau dispositif.
* Chiffres délivrés d’après un sondage OpinionWay pour France Active réalisé les 20 et 21 mars 2019 auprès de 1 009 personnes, soit un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Très intéressant ;)
De + en + de personnes cherchent l'indépendance, la liberté, la passion, le fun...
Alors, l'entrepreneuriat n'est pas toujours gage de toute cela, bien entendu, mais il y participe.
L'excellente nouvelle, et ce que je vois de partout en France, c'est l'envie de s'en sortir, l'envie d'avancer, d'innover, de changer les choses.
Je suis très optimiste, let's do it !
Par Rémy Bigot, le 25 avril 2019