Peu avant son entrée en Bourse, le cabinet de conseil Fabernovel s’est intéressé à la licorne Slack via une étude consacrée aux entreprises de la tech. La plateforme de messagerie professionnelle se targue de réunir 10 millions d’utilisateurs par jour et de valoir près de 10 milliards de dollars. Et ce, à seulement 5 ans d’existence. Quelles sont les raisons d’une telle success story ? Réponses.
Le matin, quand vous arrivez au boulot, c’est toujours la même rengaine. Vous dîtes bonjour à vos collègues, vous vous préparez un café et vous allumez votre messagerie Slack. 2h30 de notre temps quotidien seraient d’ailleurs allouées à cet outil de travail. « Slack » est même devenu un mot à part entière, ringardisant nos bons vieux emails.
Dans sa nouvelle analyse, de la série « Gafanomics », le cabinet de conseil Fabernovel a choisi de revenir sur la réussite fulgurante de cette pépite de la licorne tech californienne (startup valorisée à plus d’un milliard de dollars) qui s’attaque exclusivement au marché BtoB.
De jeu vidéo à application incontournable du monde du travail
Son histoire est peu banale. Créée en 2014 par Stewart Butterfield, Slack est devenue, en à peine 8 mois d’existence, la plus jeune licorne de l’histoire. L’application vaut aujourd’hui 10 milliards de dollars. Elle est utilisée par 10 millions de personnes par jour (dont 38 % d’utilisateurs payants). Il faut dire que l’entrepreneur n’en était pas à son premier coup d’essai. C’est à lui que l’on doit le service de partage de photos Flickr. Il l’a revendu 25 millions de dollars en 2005 à Yahoo.
Si la célèbre plateforme de messagerie professionnelle existe, c’est grâce à la commercialisation ratée du jeu vidéo Glitch. Ce dernier possédait en effet une messagerie intégrée qui était particulièrement prisée des joueurs, du fait de son ergonomie. Si le jeu vidéo fut un échec, ce n’est pas le cas de l’application.
Stewart Butterfield et ses équipes la lancent en 2014 en s’inspirant du design du jeu vidéo (une colonne de chat où il était possible d’avoir des discussions de groupe). C’est d’ailleurs ce qui fait la force de Slack : de ne pas avoir été pensé comme un logiciel de travail mais comme un jeu vidéo.
En seulement 5 ans d’existence, elle a ainsi levé 11 fois des fonds. Pour un montant total d’1,2 milliard de dollars.
Structurer la connaissance et les conversations de l’entreprise
Vous l’avez compris, c’est bien son design intuitif mais aussi son image cool qui ont fait le succès de ce logiciel. Il est ainsi devenu le plus « sexy des outils BtoB ». L’expérience utilisateur (UX) est également une donnée très importante. Elle lui a permis de parfaitement s’introduire dans le monde de l’entreprise.
L’application permet ainsi de partager, de rechercher et de synchroniser des fichiers sur les différents appareils (ordinateur du bureau, smartphone, tablette). Alors rien de révolutionnaire sur le papier, mais cette centralisation facilite grandement les interactions au sein d’une entreprise entre les salariés, les données et les applications. Slack possède ainsi les « avantages du courrier électronique, la réactivité d’une messagerie instantanée et l’accessibilité des réseaux sociaux, le tout présent au sein d’une belle interface minimaliste », nous précise Fabernovel.
200 000 développeurs actifs ont contribué à faire de Slack une des plateformes les plus connectées et les plus ludiques du marché de la tech. Et ce, grâce à ses statuts personnalisés, ses émojis, ses GIF et même sa chaîne random, créée automatiquement, pour les sujets non-pros.
Une plateforme qui accompagne la transformation des entreprises
« Le logiciel Slack incarne l’ouverture, l’agilité et la tech. Il permet aux entreprises de s’approprier cette nouvelle culture pour devenir à leur tour des entreprises numériques », précise Fabernovel. Et de poursuivre : « Slack accélère le passage d’une entreprise pyramidale à une entreprise horizontale, où toutes les personnes, à tous les niveaux, peuvent interagir entre elles avec moins de barrières hiérarchiques ». Cela permet ainsi de transformer les sociétés. L’espace de travail est réinventé. Les notions de lieu et d’espace évoluent, tout comme la gestion du temps.
À condition de savoir bien gérer ce flot d’informations continu et désorganisé, ainsi que les multiples notifications. Cette messagerie peut réduire la limite, déjà mince, entre vie professionnelle et personnelle. Certains utilisateurs parlent même de « flicage ». Et cela peut parfois, dans le pire des cas, aller jusqu’au harcèlement moral…
Prudence est mère de sûreté donc. En tout cas, l’entrée en Bourse de Slack est attendue avec impatience.