Derrière Les Petits Prödiges se cachent deux jeunes femmes désireuses de changer notre routine beauté quotidienne. Comment ? En proposant des produits 100% naturels et « made in France ». Après la sortie d’un baume fin 2017, leur nouveau déodorant pourrait bien bien révolutionner notre rapport à l’hygiène ! Rencontre avec Clémentine Granet, l’une des co-fondatrices.
Camille Brégeaut et Clémentine Granet sont avant tout deux amies qui se connaissent depuis une dizaine d’années. Elles se sont rencontrées à 18 ans sur les bancs de l’IESEG School of Management à Paris. Après avoir travaillé deux ans au sein de deux grands groupes cosmétiques, une évidence leur apparaît. Nous utilisons trop de produits au quotidien pour notre routine beauté. Pour la plupart, ils sont également nocifs mais aussi onéreux ! Un comble.
Back to basics
Petit à petit, une idée commence à germer pour finalement totalement éclore en janvier 2017. Créer un produit avec seulement sept produits naturels. Mais avant de se lancer, encore faut-il s’entourer de LA bonne personne pour créer ce fameux « petit prodige ». Camille et Clémentine finissent par rencontrer une chimiste dans un petit laboratoire du sud de la France. Elles lancent un baume multi-usages à l’huile d’olive bio, à la cire d’abeille, à l’huile d’amande douce, à l’arnica et à la gelée royale, fin 2017.
Ce produit cosmétique peut être utilisé comme soin pour le visage, pour le corps, pour les mains, pour les lèvres, pour les pointes de cheveux, pour se démaquiller, comme baume après-rasage mais aussi pour faire des massages. Le baume est, par ailleurs, 100% cruelty free (c’est-à-dire qu’il n’est pas testé sur les animaux). Et il ne contient pas de paraben, de conservateur, de sulfate ou d’alcool.
Un premier essai transformé
La startup « green, sexy et accessible » ne s’arrête pas en si bon chemin. Elle vient tout juste de lancer le premier déodorant en tube « made in France », vegan, cruelty free et éco-friendly. Le packaging est en carton biodégradable.
Le déodorant est disponible en prévente en avant-première sur la plateforme de crowdfunding Ulule, là où les deux jeunes femmes se sont d’ailleurs lancées il y a deux ans, atteignant alors 400% de leur objectif. Ce nouveau projet, également dépassé toutes leurs attentes, puisque 100% de l’objectif qu’elles se sont fixé a été atteint en quelques heures. Cent préventes ont été réalisées en deux jours et 1600 en seulement une semaine !
C’est difficile de se lancer ?
Pour Clémentine, « le plus dur a été de quitter nos emplois respectifs qui étaient de très bons postes, avec un bon salaire, pour se lancer dans une aventure aux multiples facettes ». Même si l’inquiétude est bien là, l’enthousiasme est également palpable. « Cela peut paraître étrange mais étant très jeunes toutes les deux (26 ans quand on s’est lancées), nos expériences professionnelles nous avaient certes permis de prendre quelques décisions, mais pas des décisions ‘stratégiques’ dont la boîte en dépendrait. Cela faisait un peu peur au début, de ne plus pouvoir s’appuyer sur quelqu’un, d’être les seules responsables de nos actes, mais au final c’est hyper excitant et challengeant ».
Si la jeune fille avait un conseil à donner à ceux qui désirent se lancer, c’est de le faire « dès que l’on peut, même si tout n’est pas prêt à 100%. Plus on attend, plus le risque qu’une personne lance la même idée plus vite s’agrandit. C’est une course ! Et puis, il n’y a pas meilleur test que d’exposer son projet au grand jour. C’est comme ça que l’on progresse, que l’on s’adapte et que l’on réajuste ce qui ne va pas. »
Être bien entouré, la clé du succès
Les deux jeunes femmes ont eu l’opportunité d’être accompagnées par le programme d’Elles by Contrex via la campagne Ulule. Il soutient les femmes ayant un projet professionnel ou personnel afin qu’elles osent se lancer.
Comme l’explique Clémentine, « Ulule est une super plateforme pour tester son projet ou son produit. Les membres sont hyper à l’écoute et veulent savoir qui se cache derrière ledit projet, au-delà du produit en lui-même. Cela nous a beaucoup aidées à nos débuts, fin 2017 pour, tout d’abord, constater l’engouement général autour du projet, mais aussi se constituer une première base de données de clients fidèles et très prescripteurs ».
« Les Elles by Contrex nous ont également soutenues lors de notre première campagne en mettant 1 euro pour chaque euro versé dans la cagnotte (dans la limite de 2500 euros au total), ce qui nous a permis d’atteindre 100% de l’objectif de la cagnotte en une journée », nous précise la co-fondatrice.
Un an après le lancement des Petits Prödiges, les deux amies sont rentables et incubées par L’Oréal à la renommée Station F.
Se diversifier et s’exporter
Le maître mot pour cette année 2019 ? « Accélérer » ! Maintenant qu’elles sont sûres que le concept prend et que les gens sont réceptifs, elles souhaitent « monter en puissance en développant davantage de produits ». Un shampoing, un gel douche/savon et un dentifrice sont d’ores et déjà dans les tuyaux. « L’objectif ultime est des convertir les personnes qui ne sont pas déjà ‘bio-addict’ aux cosmétiques naturels, en leur proposant des articles qui ne remettent pas en cause le plaisir et la sensorialité de la routine beauté ».
Le second objectif est d’aller s’ouvrir à l’export En s’exposant du 14 au 18 mars au prochain Cosmoprof, le plus grand salon de cosmétiques mondial, à Bologne. « L’occasion pour nous de rencontrer des acheteurs et des distributeurs étrangers et de voir comment la marque est perçue ».