Et si on vous disait que la mobilité géographique des salariés était à la fois un levier pour lutter contre le chômage et un booster pour la compétitivité de l’économie française ? C’est pour défendre ce mouvement et la profession qui l’accompagne que la Fédération des Acteurs de la Relocation et de la Mobilité Géographique est née. Rencontre avec sa toute nouvelle présidente Christine d’Aillières.
Reloca quoi ? Dans le secteur de la mobilité professionnelle – ou « relocation » – depuis plusieurs années, Christine d’Aillières s’est bien rendue compte de la méconnaissance de ce terme chez les Français. C’est pour cela que cette chef d’entreprise a lancé avec toute la profession la FAR & MG, autrement dit la Fédération des Acteurs de la Relocation et de la Mobilité Géographique. Explication, et surtout définition, avec la présidente de cette initiative.
Pouvez-vous nous expliquer ce qui se cache derrière le terme relocation ?
Christine d’Aillières : La relocation est un mot anglais dont la traduction signifie « bouger quelqu’un ou quelque chose d’un point à un autre ». Derrière ce mot, se cache une profession, encore méconnue dans l’Hexagone même si elle existe depuis plus de trente ans. Son objectif est d’offrir un service complet facilitant la mobilité géographie des salariés en France et à l’étranger.
Pourquoi vous êtes-vous lancée dans cette profession ?
CA : Je travaillais dans la gestion RH depuis près de 40 ans quand j’ai décidé de monter mon entreprise de relocation. L’idée m’est venue car je vivais dans une ville qui souffrait d’un déficit d’image : Le Mans. Je me suis dit, pourquoi ne pas créer un service d’accueil qui permette aux nouveaux arrivants de s’installer confortablement, de les aider dans leurs démarches administratives, etc. Ce genre de sociétés existait déjà dans les grandes villes pour les cadres dirigeants et les chefs d’entreprise, mais c’était une première pour une cité moyenne. Pourtant, c’est aussi difficile d’aller d’une ville de province à une autre que d’une grande ville à une autre.
43 % des salariés français ont vécu une situation de mobilité au cours des cinq dernières années.
Vous affirmez que la mobilité géographique des salariés est un levier pour lutter contre le chômage… Que voulez-vous dire par là ?
CA : C’est simple. Si on tend l’oreille, on entend tous les jours qu’il y a des postes non pourvus en France. Et ceci s’explique simplement : les gens qui correspondent à ces postes n’habitent pas au bon endroit. Notre travail, c’est d’aider les entreprises à trouver la bonne adéquation homme/poste. Si quelqu’un habite à Strasbourg et qu’il trouve le job de ces rêves à Perpignan, nous l’aidons à déménager, à trouver l’école de ses enfants, à dénicher un poste pour son conjoint… Sans notre aide, le salarié en question n’accepterait certainement pas de bouger. Nous aidons donc à la souplesse du marché du travail.
Ce sont les entreprises ou les salariés qui font appel à vous ?
CA : Ce sont les entreprises qui font appel à nos services. Quand un collaborateur déménage pour un poste, sa période d’adaptation dans son nouveau milieu est cruciale. Plus elle est difficile, plus il y a de chances que le salarié ne reste pas. L’entreprise perd donc un temps précieux et un collaborateur. En dégageant son nouvel employé de tout souci matériel et administratif, l’employeur augmente ses chances de garder un salarié heureux ! Le but est de lever tous les freins à la mobilité. Cela intervient pour un changement de poste, mais aussi quand une société déplace son siège.
Les Français sont-ils vraiment nombreux à vouloir tout lâcher pour un emploi ?
CA : Nous nous sommes aperçus que si les gens étaient accompagnés, ils étaient beaucoup plus enclins à bouger. Ce qui effraie, ce sont toutes les démarches qu’il faut entreprendre, démarches dont nous nous chargeons. Les Français ne sont pas si réfractaires à la mobilité. La preuve, selon une enquête Ifop, sur les cinq dernières années, 43 % des salariés ont vécu une mobilité.