Entre histoire d’amitié, esprit startup et partage de compétences, Éroé fait tout pour endiguer les risques d’un démarrage d’activité. La sienne ? Connecter artisans et petits producteurs avec le consommateur grâce à sa marketplace tout juste lancée.
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Derrière le projet professionnel d’Éroé se profile une solide histoire d’amitié. Avant d’être associés pour bâtir ce site de e-commerce connectant les petits producteurs et artisans locaux aux consommateurs hexagonaux, Pablo et Thomas sont des potes de toujours ou presque. Amis depuis le CP, ils grandissent avec la complicité qu’on leur connaît encore aujourd’hui.
Leurs études supérieures les amènent à Paris où ils développent des compétences complémentaires. Pablo Lenormand devient ingénieur avec une spécialisation en marketing. Quant à Thomas Bordeaux, il mène des études à la Sorbonne avant d’intégrer l’Institut Supérieur de Gestion.
Les héros de nos terroirs à l’honneur
Tandis que l’un gravite dans le secteur de la cosmétique et le marketing, et que l’autre œuvre dans l’audit et le contrôle de gestion, l’idée d’une place de marché valorisant le terroir germe dans leurs esprits. Le concept d’Éroé ne tarde pas à prendre forme et la marketplace voit le jour en septembre 2018 après une campagne de crowdfunding qui leur permet de glaner 15 000 euros.
Pour construire la première version de leur catalogue produits et de leur site, les co-fondateurs originaires de Vendôme mettent le cap dans la région Centre-Val de Loire. Ils proposent des produits en circuit-court rigoureusement sélectionnés. À la commercialisation s’ajoute un solide storytelling avec le but de cultiver l’image de héros de notre terroir pour celles et ceux qu’ils référencent. Se voulant pédagogique et ludique, leur plateforme diffuse des vidéos de 30 secondes à une minute pour « s’immerger dans le quotidien de l’artisan » et aller au-delà de la simple consommation, comme le revendiquent les deux complices.
Rompre le risque n°1 de l’isolement
Côté organisation, Pablo gère notamment la relation clients et la production de contenus. Thomas, lui, se concentre plutôt sur le volet juridique et financier ainsi que sur la logistique. Le binôme mise sur des réseaux d’accompagnement et d’accélérateurs – comme Le Château MAME à Tours qui les accueille depuis mai – pour croître. D’abord en s’entourant d’autres acolytes aux expertises techniques complémentaires aux leurs, ensuite en multipliant les prises de parole, concours et participations à des événements réservés aux professionnels.
On a ainsi pu les voir sur le salon dijonnais Food Use Tech ou l’incontournable Vivatech, concourir à La Fabrique Aviva et au Fundtruck. Ils ont même remporté le prix ‘améliorer la vie quotidienne’ des Trophées des services innovants.
Pour rompre tout risque d’isolement, les entrepreneurs mettent un point d’honneur à bâtir un solide réseau d’expertises qu’ils agrègent autour de leur concept. Chez Éroé, « on aime le risque. Ça ne nous fait pas peur. (…) On a des compétences diverses et des façons de fonctionner qui sont complémentaires. Et face au risque, on cherche des solutions rapides à exécuter », confirme Pablo Lenormand.
Son activité à peine démarrée, la société se fixe des objectifs pour les cinq ans à venir. Ses créateurs ambitionnent d’une part d’étendre leur sourcing à l’ensemble des régions françaises avant de s’internationaliser très progressivement. D’autre part, ils souhaitent créer des partenariats publics et privés, dans la restauration, l’hôtellerie et même les cantines scolaires. Quant à la fin de l’année 2018, elle s’annonce studieuse pour Éroé. La startup prépare une nouvelle version de son site Internet.