Thierry Lauzea et son frère Jimmy sont tombés dans la marmite de cacao depuis près de quinze ans. Ensemble, ils conçoivent des chocolats haut de gamme et ont de grandes ambitions pour leur label Frères Lauzea. En tête de liste, la création de la première filière de cacao 100% française.
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Associé à son frère Jimmy, il se définit comme un développeur. Mais, exit l’informatique : Thierry Lauzea n’est pas un ingénieur, mais un chocolatier. Proposant aussi des pâtes de fruits et des liqueurs de cacao, son label Frères Lauzea a de grandes ambitions pour sa production de fèves. En effet, ceux qui ont été sélectionnés parmi les 20 meilleurs chocolatiers de la planète lors de l’incontournable Salon du Chocolat à Paris en octobre 2013, souhaitent créer la première filière de cacao de France.
Un pari rendu possible grâce aux régions ultra périphériques de l’Hexagone, que ce soit en Guyane, dans les Caraïbes en Martinique et en Guadeloupe ou sur l’île de la Réunion. L’idée est simple. Il s’agit de « mettre en réseau toutes les cacaoyères françaises de l’Outre-Mer pour créer la première filière des cacaos français. Et bien sûr avoir le premier chocolat 100% français fait à partir de fèves cultivées en France », développe Thierry Lauzea.
D’ailleurs, la marque, qui aime cultiver la rareté autant que le local, propose déjà des tablettes de chocolat noir dont le cacao est cultivé en Martinique, l’île dont est originaire la fratrie. Une gamme baptisée Kreolio très exclusive, car elle est composée d’un millier de tablettes seulement.
La clé du succès ? Minimiser les risques en suivant son intuition
Cette passion pour le chocolat, Thierry Lauzea la développe pleinement depuis 2004. Année au cours de laquelle il quitte son poste de directeur des ventes pour se former au métier. Il fait ses gammes aux côtés de Jean-François Langevin et Bruno Pastorelli, Meilleurs Ouvriers de France Pâtissiers Confiseurs. Il travaille avec Michel Huvelin puis rencontre Josée Gagnon, un maître chocolatier canadien qui n’aura de cesse de l’inspirer.
Après une expérience de douze à treize ans en qualité d’entrepreneur, Thierry a appris à travailler autour de l’intuition pour déployer ses ambitions et son activité. Même si le risque peut s’incarner de multiples manières (il peut aussi bien être financier que familial, professionnel que personnel, à ses yeux), ce promoteur de l’art de vivre caribéen le canalise grâce à son instinct. Il conseille ainsi de ne pas agir à l’orée de l’irrationnel, mais plutôt de l’instinctif et de l’intuitif pour réussir.
Néanmoins, si l’échec devait se présenter, le chocolatier martiniquais créerait très rapidement autre chose. « J’irais tout de suite dans une même dynamique entrepreneuriale. Surtout que j’ai du mal à imaginer revenir aujourd’hui dans le salariat. » Car, pour s’épanouir, Thierry en est persuadé. Il faut sortir de sa zone de confort.
Il souligne aussi la multiplicité des possibilités offertes pour rebondir, saluant notamment la souplesse des microentreprises ou l’intérêt du statut de consultant. Leur dénominateur commun ? Pouvoir toujours développer ses compétences et assurer sa position d’expert dans son domaine grâce à son activité.