L’entreprise californienne a annoncé le lancement d’une carte de crédit pour ses clients américains, le 2 novembre prochain. Un moyen de fidéliser ses utilisateurs, mais aussi de collecter un certain nombre de données sur leurs habitudes de consommation…
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Après avoir investi votre smartphone, Uber veut s’introduire dans votre portefeuille. À l’occasion de la conférence Money2020 de Las Vegas, la société de VTC a annoncé le lancement de sa propre carte Visa, en partenariat avec la banque Barclays. Elle sera disponible gratuitement outre-Atlantique dès le 2 novembre.
Croisement entre une carte de crédit et une carte de fidélité, elle permettra à son possesseur de bénéficier de nombreuses remises. Il gagnera ainsi 4 % de cash back sur ses dépenses en repas, 3 % sur les billets d’avion, et réservations d’hôtels, 2 % sur les achats en ligne et 1 % sur toutes ses autres dépenses.
En prime, l’utilisateur gagnera un bonus de 100$ s’il dépense plus de 500$ dans les 90 jours qui suivent l’obtention de la carte, ainsi qu’un crédit de 50$ à utiliser sur des plateformes de streaming s’il dépense au moins 5000$ dans l’année.
Une entreprise au cœur du big data
Outre son objectif de fidélisation, la carte Visa Uber est aussi un levier pour booster l’activité d’UberEATS. Le service de livraison de repas à domicile est, en effet, un véritable moteur de croissance pour la firme, qui lui a permis d’augmenter ses bénéfices de 3 milliards de dollars cette année.
Mais cette carte est aussi un formidable moyen de collecter des données sur ses clients, afin de mieux cerner leurs habitudes de consommation. Uber précise qu’il n’aura pas accès aux informations concernant les dépenses individuelles des utilisateurs – celles-ci resteront la propriété de la banque Barclays. L’entreprise connaîtra néanmoins le montant des dépenses agrégées sur l’ensemble des cartes, et le nombre de crédits que chaque client aura cumulé pour ses achats.
La vie privée réduite à l’état de mythe ?
La numérisation de l’économie a fait des données personnelles un outil extrêmement recherché par les entreprises. Ces informations sont collectées, revendues et analysées en permanence. Netflix, par exemple, utilise les datas de ses abonnés pour leur recommander des films et séries en phase avec leurs goûts. Amazon a, quant à elle, investi dans une offre publicitaire (Amazon Media Group) qui permet aux agences et annonceurs d’utiliser les données de ses clients.
En France, l’utilisation de nos informations personnelles est contrôlée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés. Néanmoins, elle fait parfois l’objet de dérives, et Uber a été plus d’une fois accusé de négliger la sécurité des données de ses utilisateurs. Fin 2016, la firme avait même lancé une fonctionnalité permettant de localiser ses clients jusqu’à cinq minutes après la fin d’une course. La plateforme de VTC a toutefois tenu à nous rassurer, en affirmant au média TechCrunch qu’elle ne revendrait pas les données collectées grâce à sa nouvelle carte Visa. Reste à voir si elle parviendra à regagner la confiance de ses utilisateurs.