Créée en 2015 par David Baranes, ancien directeur Europe du Sud d’Appnexus, et Dan Gomplewicz, ex-directeur de la stratégie d’E.Leclerc, la startup Armis veut redonner la parole aux enseignes de proximité sur internet.
« C’est en France qu’Amazon est le moins développée ». Pour Dan Gomplewicz, le monstre américain du e-commerce a complètement fait bouger le monde du retail depuis 7 ans. « Tout le monde s’est dit qu’il fallait aller sur internet mais finalement, ce n’est que depuis 2 ans que les retailers ont compris que pour lutter contre Amazon, il fallait miser sur le magasin physique« , explique-t-il.
« Notre promesse est d’engager une bascule du budget papier vers le budget digital »
Et si le monde du retail français semble avoir très bien réagi face à Amazon comparé à d’autres pays, c’est pour revaloriser le magasin physique que Dan Gonplewicz et David Baranes ont lancé Armis. La startup permet aux chaînes de distribution (alimentaires et non alimentaires) de faire connaître leurs produits autour d’eux. Un excellent moyen d’attirer les clients pour leur faire oublier le « réflexe » Amazon.
Grâce à son algorithme, Armis permet ainsi à l’enseigne de définir ce qui sera pertinent au niveau local, magasin par magasin, en termes de publicité. « Le second enjeu auquel on apporte une réponse concerne le prospectus. Quand j’étais chez E.Leclerc, Michel- Edouard n’avait qu’un seul mot à la bouche – 2020, zéro prospectus ! – C’est une réalité économique. Le prospectus représente encore 60% du budget marketing des retailers physiques. Notre promesse, c’est de réduire de moitié ce coût et d’engager une bascule du budget papier vers le budget digital », poursuit l’entrepreneur.
Une promesse qui a séduit le PDG de l’enseigne E.Leclerc
Depuis sa création en 2015, Armis a intégré une trentaine de magasins du groupe « en sous-marin », pour prendre le temps de réfléchir à une stratégie de masse. Depuis, la startup a conquis 11 autres enseignes dans le secteur du bricolage, de la culture ou du multimédia. « On a une bonne pénétration et les chiffres suivent. Nos performances publicitaires sont extrêmement bonnes », précise-t-il.
Et si la startup a choisi de se concentrer sur les sociétés de grande distribution qui lui offrent une meilleure force de frappe, cela ne lui empêche pas d’avoir d’autres ambitions. « On espère évoluer vers d’autres cibles, et s’internationaliser d’ici 18 à 24 mois. Mais pour le moment, on est Français et fiers d’être Made in France et Bpifrance associé ! C’est d’ailleurs un vrai partenaire financier depuis le début et ce sera toujours le cas au fur et à mesure de nos levées. Il devient aussi un partenaire commercial depuis que l’on a intégré le Hub en nous permettant de rencontrer des grands comptes, ce qui est d’habitude très difficile », conclut Dan Gomplewicz.