Le 12 octobre prochain, l’Association Jeunesse et Entreprises (AJE) fondée par Yvon Gattaz organisera son colloque annuel. Cette année, le sujet est l’alternance. Objectif : débloquer les mentalités sur l’alternance en mettant en avant les innovations de tous ses acteurs pour maximiser les chances de réussite de cette formation.
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Un modèle qui peine encore à trouver sa place au milieu du gigantesque système éducatif français. Si elle bénéficie d’un engouement de plus en plus certain, l’alternance souffre encore de son image de « voie de garage » dans l’inconscient collectif, comme le soulignait le gouvernement en 2016.
Pourtant, les chefs d’entreprise « reconnaissent l’apprentissage comme une voie d’excellence ». Malgré le coût que représente l’apprentissage pour l’entreprise, il reste un investissement intéressant. Ce type de formation permet de varier les profils, ce qui est bénéfique pour les équipes, de former des jeunes sur des métiers très spécifiques et de recruter des jeunes opérationnels, motivés par leur secteur d’activité avec un projet professionnel souvent défini.
Devenir le laboratoire d’initiatives pour l’emploi des jeunes
Pour faire évoluer les mentalités, l’AJE compte donner un coup de projecteur sur les expériences réussies à l’occasion de son colloque « Innov’ance : innovons dans l’alternance ». Pour l’occasion, le Ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer est attendu pour le discours d’ouverture. D’autres personnalités comme Gerard Mestrallet, Président d’Engie et Ambassadeur national de l’Apprentissage, Agnes Verdier-Molinié, directrice de l’iFRAP ou encore Bruno Bich, Président du Groupe BIC, prendront la parole sur les enjeux de ce type de formation.
« Jeunesse & Entreprises souhaite populariser la culture générale professionnelle auprès des jeunes. Nous ne sommes pas là pour partager des offres d’emplois mais pour parler de l’entreprise et de ce que signifie l’alternance. Nous voulons être le laboratoire d’initiatives pour l’emploi des jeunes en proposant auprès de nos entreprises partenaires des actions concrètes et innovantes comme des visites en entreprise, ou Les Challenges, un concours national qui permet aux jeunes de remettre un prix aux entreprises », explique Anthony Cange, chargé de communication au sein de l’AJE.
« Si les entreprises ne montrent pas qu’elles embauchent des jeunes, elles ne réussiront pas à décrocher des contrats »
Et l’association d’Yvon Gattaz va plus loin. Pour l’AJE, l’emploi des jeunes fera partie intégrante de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). « On s’attend à une petite révolution sur les marchés publics. Bientôt si les entreprises et leurs sous-traitants ne montrent pas qu’elles embauchent des jeunes, elles ne réussiront pas à décrocher les contrats, parce que l’embauche de jeunes fera partie des normes ISO des chartes RSE », poursuit-il.
Pour aller dans ce sens, il faut alors valoriser les relations de proximité, comme le soutient Dominique Heron, vice-président de l’AJE : « L’alternance ne concerne pas uniquement le jeune et l’entreprise. C’est une relation tripartite qui inclut l’école. Cela nécessite d’intéresser les enseignants à se rapprocher des entreprises par des co-constructions de parcours éducatifs et professionnels. Nous souhaitons privilégier le contact enseignants-professionnels des périmètres proches des écoles ».
Outre-Rhin, le modèle allemand a d’ailleurs fait ses preuves. Là-bas, la sortie de l’alternance intervient comme une priorité. L’entreprise s’affaire à replacer ses alternants qui ne sont pas embauchés. « Si ça fonctionne en Allemagne, ça devrait fonctionner chez nous. Mais nous ne voulons pas d’un modèle allemand, nous voulons un modèle français », ajoute le vice-président.