À toi, lecteur mal intentionné de ce néologisme, qui distingue davantage le terme Repreneur à celui d’Entrepreneur. C’est-à-dire que tu verrais dans la personne du Président élu un successeur naturel à François Hollande, dont on peut dire objectivement qu’il a raté son aventure, avant de discerner ce qu’il incarne à mon sens, la nature entrepreneuriale en politique. À lecteur je dis attention !
J’entame cette tribune sur un ton badin car je suis heureux que la France ait privilégié le 7 mai dernier les valeurs entrepreneuriales de l’ouverture et de l’échange à celles du repli sur soi. J’avais dans ce même blog incité le candidat Macron à se ressaisir après les séquences calamiteuses dites de « la Rotonde et Whirlpool ». Je constate à ce titre que dans le documentaire Emmanuel Macron, les coulisses d’une victoire, réalisé par Yann L’Henoret et diffusé le 8 mai sur TF1 et LCI, le candidat reproche à ses équipes le déplacement « non professionnel », monté à la va vite à Amiens.
Pour revenir à nos moutons, je crois légitime d’affubler Emmanuel Macron du titre glorieux, car il l’est chez Widoobiz, d’entrepreneur total !
Créé il y a à peine 1 an, le mouvement du président élu Emmanuel Macron, avant d’être une formidable victoire politique, est déjà assurément une réussite entrepreneuriale étonnante.
Fondée avec quelques fidèles presque dans un garage, un temps logé dans la Tour Montparnasse, des locaux propices à la prise de hauteur, l’initiative lancée par M. Macron comporte tous les aspects qu’un porteur de projet doit renseigner lorsqu’il décide qu’il est temps pour elle ou pour lui de « faire les choses à sa manière ».
Ce point-là est à ajouter à la victoire de l’équipe des fondateurs. Gagner une élection présidentielle lorsqu’on est le candidat désigné par un parti est certes une superbe réalisation. Or, gagner lorsqu’on s’est auto-désigné candidat d’un mouvement qui n’existait pas et qui n’avait, à priori aucune valeur distinctive, pourrait être comparé à ce qu’ont accompli, toute proportion gardée, les fondateurs de HP, Apple, Google ou Blablacar, Paprec, Groupe SOS…
De la définition de l’existence d’un besoin et du marché, à l’élaboration des 4 P du plan marketing, en passant par la construction budgétaire et l’exécution opérationnelle, tout ressemble chez « En Marche » à ce que s’impose un entrepreneur pour conduire la réussite de son entreprise.
Mais attention ! Après le lancement d’une entreprise, qu’elle soit politique ou économique, il est essentiel de confirmer et de durer ! L’avènement des nouvelles technologies nous a appris qu’un produit, une application peut susciter durant un bref moment, un engouement maximum, avant de lasser et de retomber dans l’oubli. Aussi, toute entreprise doit confirmer ses premiers succès, renforcer la relation qu’elle a tissée avec ses premiers clients, nourrir cette relation par la délivrance de preuves d’amour pour que de simple client, ce dernier devienne un ambassadeur engagé. Là est le challenge à relever qui s’offre au Président Macron.
Le troisième tour, constitué par les élections législatives, viendra nous informer sur la saveur et la qualité des 577 produits de la « République en marche », prochainement proposés à sa cible, rien de moins que l’électorat français. Puis, les réformes, la place et la stature du Président nous éclaireront rapidement sur la capacité de Monsieur Macron à passer du produit à un rang plus iconique. La mise en scène offerte avec grand talent audiovisuel de la fin de sa longue marche le soir de son élection dans la cour du Louvre ne nous laisse aucun doute. Le candidat d’En Marche, a déjà, j’en suis persuadé, toutes ces étapes « En tête ».
#Replay : l’année dernière, lors de Bpi Inno Génération, Emmanuel Macron nous confiait « si je devais monter ma startup, ce serait un mouvement politique qui s’appellerait En Marche! » :
Emmanuel Macron sur Widoobiz : "Si je montais ma startup je cr…
Emmanuel Macron sur Widoobiz : "Si je montais ma startup je créerais un mouvement politique qui s'appelle En Marche"
Publiée par Widoobiz sur Mercredi 25 mai 2016