Après avoir vu une image de deux jeunes filles sur les réseaux sociaux incitant à pendre les patrons, Sonia a poussé un coup de gueule sur Facebook. La tribune a été partagée plus de 17 000 fois.
Place de la République occupée par Nuit Debout, bataille de rue et manifestations en masse : la lutte contre la loi El Khomry bat son plein. Au point d’ailleurs de dépasser certaines limites. Comme cette pancarte où l’on voit deux jeunes filles aux sourires angéliques tenants une inscription : « Sur le pont d’Avignon, on y pend tous les patrons ». Un slogan qui a fait réagir Sonia Vignon sur Facebook. La tribune a été partagée plus de 15 000 fois en deux jours.
[Tweet « Loi El Khomry : une patronne répond à ceux qui veulent les pendre »]
« J’étais un tout petit peu moins mesurée quand j’ai vu cette image sur les réseaux sociaux. Il faut dire, on était juste en train de « souhaiter ma mort ». C’est quand même fou. Vous remplacez le mot patron par arabe, juif, chrétien, pauvre, vous avez une pluie d’indignation et de procès en retour. Et c’est bien normal ! Mais, comme il s’agit de patrons, personne ne s’insurge », explique Sonia.
Entre 700 et 800 demandes d’ami en deux jours
Bien sûr, l’entrepreneure sait que l’image peut paraître anodine. Les deux jeunes filles « n’ont probablement pas conscience de la portée de leur geste », comme le pense l’entrepreneure. Mais, elle veut marquer le coup. « J’ai écrit alors un texte pour leur parler. Il est sorti d’un coup. Je ne me suis même pas relu », assure la Directrice générale.
Le post devient immédiatement viral. « C’est complètement fou », avoue d’ailleurs Sonia. « En deux jours, j’ai eu entre 700 et 800 demandes d’amis. Mais, je ne les connais pas ! J’ai aussi 200 messages non lus dans ma boîte Messenger », ajoute la dirigeante. De grands noms comme Marc Simoncini n’ont pas hésité non plus à partager ce cri du cœur. Sinon, la plupart d’entre eux sont entrepreneurs, indépendants ou des salariés anonymes.
« Il va falloir beaucoup de pédagogie »
Xavier Gilleron, dirigeant de Lex Consulting, fait partie de ces entrepreneurs touchés par ce texte. « Je crois qu’on est tous très agacés de voir des jeunes faire cet amalgame entre grands patrons de la finance et jeunes startuppers ou dirigeants de PME », analyse-t-il. D’autant que « nous sommes finalement complètement différents de ces grands patrons qui n’ont, au final, jamais créé d’entreprise », ajoute-t-il. Ce qui n’enlève rien à la gravité du propos.
Comment faire alors pour améliorer l’image des entrepreneurs et des patrons en France ? « Il faut parler à la jeunesse », avance Sonia. Ce qu’elle essaie de faire à travers le Centre des Jeunes Dirigeants qu’elle a rejoint il y a peu. Julien Leclercq, auteur de « Salaud de Patron » ne dit pas autre chose : « il va falloir moraliser le comportement de certains dirigeants, mais aussi rapprocher les points de vue avec la jeunesse. Le CJD va d’ailleurs inviter les deux jeunes filles identifiées pour leur raconter notre vraie vie », indique Julien Leclercq.
De toutes façons, « on ne mérite pas ces affiches », ajoute l’entrepreneur.
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