BioNext utilise le big data pour prédire les effets des médicaments dans le domaine de la biotechnologie.
Comment optimiser les effets d’un futur médicament ? Avec la puissance de calcul offerte par le cloud computing, les équipes de Bionext sont désormais en mesure de prédire en une heure les effets désirés ou secondaires d’un candidat médicament. Le but est de mieux gérer les risques sur des investissements très lourds consentis par les entreprises pharmaceutiques.
« La mise au point d’un médicament engage dix à quinze années de développement et mobilise 1,2 milliard d’euros de dépenses en moyenne », explique l’équipe de cette startup strasbourgeoise. Elle ajoute : « Nous proposons de dé-risquer tout ce processus pour 100 dollars ». Le coeur de cible de BioNext, ce sont les startups de biotechnologies et les laboratoires publics, qui n’ont pas les moyens des Big Pharmas.
Pour entrer en phase commerciale, BioNext annonce aujourd’hui avoir bouclé sa première levée de fonds à 1 million d’euros auprès du fonds régional Cap Innov’Est et de plusieurs business angels. Il compte doubler son équipe à dix personnes fin 2015 pour viser les 10.000 utilisateurs en 2016.
« Notre ambition est d’être le Dassault Systèmes de la santé »
Serge-Henri Albou a cofondé la société en 2009 avec son frère, Laurent-Philippe. C’est un docteur en bio-informatique structurale. Ils se sont lancés avec 120.000 euros d’économies et de prêts. « Notre ambition est d’être le Dassault Systèmes de la santé et de devenir très rapidement le standard de l’industrie », annonce le PDG de Bionext. On note que Lauren-Phillipe Albou a quitté l’entreprise en février 2015.
L’entreprise se repose sur la vente de services en ligne, avec un paiement à l’acte ou par abonnement. La méthode intègre l’analyse massifiée des bases scientifiques partagées, telles que la génomique et le séquençage de l’ADN à grande échelle. Elles sont en voie de démocratisation depuis une dizaine d’années.
Les premières applications ciblées porteront sur le virus HIV, des médicaments anticancéreux et des antibiotiques. Une collaboration avec l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg est ainsi prévue. La startup, tout juste sortie de l’incubateur strasbourgeois Semia, entend s’installer cette année dans de nouveaux locaux afin de voler de ses propres ailes.