L’année 2015 arrive à son terme, laissant derrière elle certains grands noms. Retour sur les disparitions de 5 grands patrons.
Le fondateur des doudounes The North Face meurt… d’hypothermie
Un coup de froid… fatal. Douglas Tompkins, le patron de la marque d’équipements techniques de montagne The North Face s’en est allé le 8 décembre à 72 ans, suite à un accident de Kayak en Patagonie.
Installé au Chili depuis plus de 20 ans, ce militant écolo s’adonne à une balade en kayak sur le lac General Carrera, lorsqu’une vague fait chavirer son embarcation. Tombée à 19 degrés, la température du corps de Douglas Tompkins le plonge dans une « hypothermie sévère », selon le service de santé du gouvernement chilien, à laquelle il ne survit pas.
Ironie du sort pour le fabricant de parkas. C’est grâce à l’ingéniosité de ses tentes à tiges flexibles, sans piquets à l’intérieur, que The North Face passe d’une simple boutique spécialisée, à une véritable référence en matière d’équipements techniques en 1966. Homme d’affaires avéré, Douglas Tompkins lance également la marque Esprit avec son épouse de l’époque, Susie Tompkins.
Mais c’est avec sa seconde épouse, Kristine Tompkins, propriétaire de la marque Patagonia, qu’il décide de se consacrer pleinement à la protection de l’environnement. Au total, le couple achète plus de 300 km² de terres au Chili, pour protéger la biodiversité. Baptisé le Pumalín Park, il est déclaré « sanctuaire naturel » par le Président Ricardo Lagos en 2005.
Pierre Berger, PDG d’Eiffage : l’amateur de vélo foudroyé par une crise cardiaque
Une mort inattendue. À seulement 47 ans, le patron du 3ème groupe français de BTP décède d’une crise cardiaque dans la nuit du 22 au 23 octobre.
Arrivé en 2011 chez Eiffage, Pierre Berger est nommé PDG un an et demi plus tard, sans grande surprise. Ce « jeune loup ambitieux », comme le surnomment ceux qui le côtoient, connaît très bien le milieu. Ce n’est autre que chez son concurrent Vinci que Jean-François Roverato, ancien patron d’Eiffage, le débauche.
Et il fait bien. Pierre Berger relève le défi du Grand Stade de Lille haut la main. Il réussit à livrer à temps le stade aux 50.000 places et à la pelouse rétractable pour son inauguration en août 2012. On lui reconnaît aussi le redressement des marges du groupe, avec un bénéfice net en hausse de 7% en 2014, atteignant alors 275 millions d’euros.
François Michelin : l’homme confronté à la mort toute sa vie
Mort après son fils. François Michelin, gérant du fabricant français de pneumatiques Michelin pendant 47 ans, s’éteint le 29 avril à 88 ans.
Si les disparitions de sa mère à l’âge de 10 ans, puis de son père 4 ans plus tard semblent lointaines, la perte de son fils, Édouard, suite à un naufrage en 2006 surgit brusquement. Il avait réussi à lui passer le flambeau, après avoir été à la tête de l’entreprise familiale de 1955 à 2002.
47 années à diriger le bibendum. « Sous sa direction, Michelin a connu un développement sans précédent, porté par sa passion pour l’innovation, autant que par son exigence de rigueur au service de la qualité. Il a transformé le groupe en lui donnant sa dimension internationale », indiquait l’entreprise dans un communiqué.
Satoru Iwata : le premier patron de Nintendo extérieur à la famille fondatrice
Il laisse derrière lui des millions de geeks endeuillés. Satoru Iwata, PDG de Nintendo rend son dernier souffle le 11 juillet, après avoir lutté contre un cancer de la vésicule biliaire.
Game Cube, Game Boy Advance, Wii ou Nintendo DS : il est l’homme à l’origine de vos longues heures passées à jouer. Considéré comme un « développeur de génie» par les médias, il participe à la mutation de la marque nippone, grâce notamment au développement des consoles vidéo de salon.
Nommé PDG en 2002, Saturo Iwata succède à Hiroshi Yamauchi, membre de la famille fondatrice. Une révolution pour Nintendo qui n’avait jusqu’à lors connu que des patrons issus de la même lignée.
Chrisitan Audigier : l’ami des stars
Il aura vécu son « American Dream ». Le fondateur français de la marque Ed Hardy n’a pas survécu à son cancer. Le 9 juillet, c’est à Los Angeles que Christian Audigier s’éteint, à l’âge de 57 ans.
Issu d’une famille modeste d’Avignon, le créateur de la marque à l’esthétique du tatouage retrace son parcours dans son autobiographie Mon American Dream : des cités d’Avignon à la cité des Anges, préfacé par Johnny Hallyday.
Madonna, Britney Spears ou Paris Hilton : elles ont toutes leur casquette Ed Hardy. C’est grâce à la technique du celebrity wear, du placement gratuit de produits sur les people, que Christian Audigier fait connaître sa marque lancée en 2004. En moins d’une décennie, l’ami des stars bâtit un petit empire, qu’il revend en 2011 à Iconix Brand Group Inc. pour la coquette somme de 62 millions de dollars.
Avec une fortune estimée à 250 millions de dollars, l’enfant des cités repose désormais en paix.