Entreprendre en franchise permet de gagner du temps et de bénéficier de l’accompagnement d’une enseigne. Mais ce mode d’entrepreneuriat comporte des règles, que certains porteurs de projet auraient du mal à respecter.
Devenir franchisé, c’est dupliquer un concept créé, testé et éprouvé par un franchiseur. Ce mode d’entrepreneuriat apparaît donc parfois comme une alternative à tous ceux qui souhaitent créer leur entreprise mais manque d’une idée pour se lancer. Pourtant, Sylvain Bortolomeu est clair : « tout le monde ne peut pas devenir franchisé ». Avec son cabinet Franchise Management, cet expert en ressources humaines a participé à la création de plusieurs outils dont le but est d’analyser le profil de votre personnalité et déterminer si, oui ou non, vous êtes fait pour la franchise. Voici ses conseils.
Etre entrepreneur
Le premier critère pour devenir franchisé : déterminer si vous êtes capable d’entreprendre. Car la franchise est l’une des branches de l’entrepreneuriat, et non un cousin éloigné. Une fois votre activité lancée, vous serez seul capitaine à bord et aurez les mêmes responsabilités que tout chef d’entreprise : manager, anticiper les difficultés, gérer, administrer, décider, etc. « Il faut, avant toute chose, avoir les fondamentaux de tout entrepreneur », rappelle ainsi Sylvain Bartolomeu. « Notamment la capacité à être leader et à intervenir sur des situations relativement complexes ».
Accepter un cadre
En rejoignant une enseigne, vous devrez en adopter les règles – charte graphique, agencement du magasin, politique commerciale, etc. – qui restent à la discrétion du franchiseur. Impossible, donc, de se réveiller un matin en souhaitant changer le mobilier de votre magasin ou la couleur de l’enseigne.
Dans certains contrats, même les fournisseurs sont choisis par la tête de réseau. « Il faut être entrepreneur, certes, mais pas trop. Avoir de l’ambition, mais accepter un certain cadre imposé par la marque », nuance l’associé de Franchise Management. Autrement dit, mener son entreprise en acceptant l’idée d’être guidé. « Les personnes aux profils plutôt visionnaires auront plus de mal à évoluer en franchise. Ces électrons libres sont davantage des créateurs, là où les franchisés sont réellement des porteurs de projet », analyse Sylvain Bartolomeu.
Et de préciser : « Ce qui ne signifie pas pour autant que ces entrepreneurs ne peuvent rejoindre un réseau. Ils pourront, notamment, devenir multi-franchisés. Au franchiseur de réussir à les manager selon leurs ambitions ».
Mûrir son projet
Si la plupart des franchiseurs déclarent rechercher des profils réunissant trois qualités : la gestion, le sens du commerce et la capacité à manager, devenir franchisé nécessite avant tout d’être sûr de soi et de son projet. « D’ailleurs, personne ne dispose de ces trois compétences à la fois », tempère Sylvain Bartolomeu. Les compétences intrinsèques au métier du futur franchisé sont, généralement, transmise par le franchiseur lors de la formation initiale et tout au long de la vie du franchisé dans le réseau en formation continue.
Reste les compétences « innées » pour devenir franchisé qui, elles, ne s’acquièrent pas. Ce sont, par exemple, la motivation et les ambitions du porteur de projet. « Un franchisé reste en moyenne douze ans au sein d’un réseau, ce qui est très long. Durant ces années, il consacre beaucoup d’heures à son affaire, c’est très chronophage », souligne l’expert. « Il faut donc se demander si la situation de franchisé vous convient mieux que celle de salarié et si vous êtes vraiment fait pour cela ».
Attention également à choisir le secteur d’activité et l’enseigne qui vous correspondent le plus. « Pour entreprendre dans les services à la personne, par exemple, il faut être doué d’empathie. Dans l’achat-vente, une fibre commerciale est également fortement conseillée », conclut Sylvain Bartolomeu.