Dans un contexte économique toujours plus concurrentiel (industrie, service, internet), les fusions-acquisitions se multiplient. Si les objectifs sont bien souvent différents, la finalité reste la même pour les entreprises : rester compétitive et consolider leur croissance.
Vous aimerez aussi
Capter l’innovation. Le marché se resserre et la compétition internationale fait rage. Les entreprises doivent s’adapter, se renouveler et surtout innover. Mais l’innovation n’est pas à la portée de toutes. Moins flexibles, les grands groupes peinent très souvent à innover du fait de leur taille. Contrairement aux start-ups et aux PME qui se bâtissent souvent sur leur nouvelle technologie ou leur savoir-faire unique.
Fusion-acquisition : racheter pour acquérir un savoir-faire ou une technologie
Que ce soit en France ou l’étranger, les start-ups innovantes sont convoitées par de plus grandes structures. Ces dernières souhaitent acquérir l’innovation de la start-up ciblée afin de l’intégrer dans ses propres produits ou services. Racheter l’entreprise semble moins couteux que de lancer un projet de R&D pour une innovation qui existe déjà.
Les entreprises américaines, comme bien souvent, ont une longueur d’avance en matière de croissance externe. C’est le cas de Google. La firme américaine a réalisé près de 70 acquisitions en 3 ans pour un montant avoisinant les 30 milliards de dollars et ce, dans des secteurs aussi variés que la santé, la domotique, le marketing, le graphisme ou l’intelligence artificielle ! Acquérir un brevet, une technologie ou investir dans des secteurs pour se diversifier, l’objectif de Google est simple : avancer rapidement.
En France, sauf quelques exceptions, les entreprises privilégient la croissance organique prenant souvent du retard par rapport à la concurrence étrangère.
Acquérir pour bondir
Partant de ce constat, Bpifrance publie une étude dédiée à la croissance externe.
L’ambition de Bpifrance est d’inciter les entreprises françaises à développer leur pratique en matière de croissance externe. L’étude, « Acquérir pour bondir » qui sera publiée en septembre, met en lumière 5 points clés à retenir :
- La croissance externe peut prendre deux formes : Le build-up, qui permet à une start-up, une PME ou une ETI, d’atteindre une taille critique et/ou d’établir un leadership sur un marché, grâce à une série d’acquisitions. Et,l’acquisition-innovation, qui correspond à l’acquisition d’une start-up par une ETI ou une grande entreprise, dans l’objectif de « pivoter » et de se renouveler.
- L’acquisition est un outil au service d’une véritable vision stratégique pour la croissance. Il ne s’agit nullement d’un simple montage financier.
- La clé de la création de valeur dans les opérations de build-up et d’acquisition-innovation, est l’application de synergies de croissance, et non de synergies de coûts.
- L’humain est un facteur clé dans une opération de croissance externe. L’opération doit impliquer l’ensemble des acteurs de l’entreprise, du dirigeant aux salariés, en passant par le management intermédiaire.
- L’acquisition stratégique est un marché : il faut des acheteurs et des vendeurs. La vente de son entreprise, souvent présentée comme une défaite, est au contraire, dans ce type d’opération, un changement de cap vers de nouvelles perspectives de développement.
Il est impératif d’inciter les entreprises françaises de développer leur pratique de la croissance externe. D’autant qu’aux États-Unis, une nouvelle tendance émerge déjà : le « acqui-hire ». Les géants du web rachètent les start-ups simplement pour recruter les nouveaux talents. Une pratique à développer chez les entreprises françaises ?
Mustafa Curlu