Pressés de toutes parts, les entrepreneurs prennent des décisions sans toujours en mesurer les conséquences. Voici quelques conseils pour ne plus se laisser dépasser par la situation.
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C’est l’histoire d’un braqueur qui n’assumait pas son acte. Après avoir menacé une boulangère avec un couteau, un jeune étudiant n’a rien trouvé de mieux que d’adresser une lettre d’excuses à son ancienne victime. Mieux, il a placé une somme d’argent liquide pour la dédommager. Il s’est fait depuis rattraper par la police. Mais, la question reste : pourquoi avoir pris une décision aussi folle ? Tout montre qu’il n’aurait jamais dû commettre cet acte.
Que l’entrepreneur ne lui jette cependant pas la pierre. Acculé par le stress, il peut tout à fait être amené à prendre une décision absurde. « Quand allez-vous nous payer ? », « tu n’as pas répondu à mon dernier mail ! » ; « aide moi, je suis bloqué ». D’où l’importance de hiérarchiser les tâches à accomplir. « Il faut mesurer l’urgence en fonction d’une date objective », prévient le co auteur de Discerner pour Décider aux éditions Dunod, Laurent Falque. Le rétro planning n’est pas une vue de l’esprit.
« C’est quand tout s’accélère qu’il est urgent de prendre du recul »
En ce qui concerne les décisions à prendre au quotidien, l’auteure de Bien décider aux éditions interentreprise, Sabine Bataille, conseille aux entrepreneurs de se poser ces trois questions : « qu’est-ce qu’on attend de moi ?», « qu’est-ce que je peux donner immédiatement ? », enfin « est-ce utile pour l’entreprise ? ». Sans ces interrogations, l’entrepreneur risque de passer à côté de l’essentiel : l’intérêt de l’entreprise.
« Si l’intérêt est bien défini, il devient alors très facile de prendre les bonnes décisions », ajoute Laurent Falque. Ce qui n’est pas si simple. L’auteur prend l’exemple d’un organisme de formation. Il est déficitaire sur une de ses prestations. « Il faut fermer la formation », pense alors dans un premier temps le dirigeant stressé. Mais, après une dizaine de minutes de réflexion, l’entrepreneur pense à sa mission principale : « offrir un parcours de qualité à ses stagiaires ». Ça change tout.
« Les salariés ont parfois tendance à opter pour le choix « satisfaisant » »
Il imagine alors un partenariat pour sauver la situation. Les stagiaires seront désormais formés à deux endroits. « D’une vision individuelle et renfermée, le dirigeant est passé à une visée commune », conclut dans un sourire Laurent Falque. Il a évité de prendre une décision hâtive qui aurait pu mettre en danger la réputation de son entreprise. Comme l’explique Sabine Bataille : « C’est quand tout s’accélère qu’il est urgent de prendre du recul ».
Attention également à prendre en compte ses collaborateurs. « Les salariés ont parfois tendance à opter pour le choix « satisfaisant » », indique Laurent Falque ». Cela ne veut pas dire qu’ils sont paresseux, mais ils ne possèdent pas forcément toutes les clés en main. Par exemple, un commercial décide de ne pas prendre un contrat. Sa rentabilité est faible. « Ça ne me rapporte rien », se dit-il. Ce qu’il ne sait pas en revanche, c’est que son dirigeant signe d’autres projets avec le même client.
Autrement dit, « il faut connaître les objectifs des personnes autour de la table », explique Laurent Falque. Une décision peut correspondre à son intérêt, mais pas à celui de l’entreprise.