Le PDG d’Apple a fait part de sa volonté de donner toute sa fortune à des associations caritatives. Comme lui, de nombreux entrepreneurs œuvrent pour l’intérêt général.
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Tim Cook est un homme généreux et il le fait savoir. Après avoir financé les études de son neveu de 10 ans, le PDG d’Apple va céder sa fortune estimée à 800 millions de dollars à des associations caritatives. En 2012, l’entrepreneur a déjà financé à hauteur de 50 millions de dollars la construction de deux hôpitaux. Il a offert une somme équivalente à Product Red, un organisme de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.
Tim Cook n’est pas le seul entrepreneur à profiter de sa fortune pour financer des actions caritatives. Comme lui, de nombreux entrepreneurs agissent pour le bien commun, dans leur vie privée et dans leur entreprise.
Aux États-Unis : une tradition d’entrepreneurs philanthropes
Chez les patrons américains, il existe une forte culture de la philanthropie. Déjà, au début du 20ème siècle, les grands noms de l’industrie développent des fondations. La fondation Rockefeller naît en 1916 avec pour objectif de « promouvoir le bien-être de l’humanité dans le monde ». En 1936, le fils de l’industriel Henri Ford crée la fondation Ford, qui existe encore aujourd’hui. Elle finance des associations de lutte contre les discriminations et de défense de la démocratie.
Les entrepreneurs des nouvelles technologies, comme Bill Gates, ont aujourd’hui pris la relève. En 2006, l’homme d’affaires Warren Buffet a donné 83% de sa fortune à la Fondation Bill-et-Melinda-Gates. Les deux hommes ont lancé en 2010 la campagne « The Giving Pledge ». Son but : « inviter les individus les plus fortunés des États-Unis et leurs familles à s’engager en donnant la majorité de leurs biens à la philanthropie ». En 2011, 69 milliardaires ont rejoint la campagne en promettant de donner 50% de leurs fortunes à des œuvres de charité.
En France, une philanthropie discrète mais qui se développe
Dans l’hexagone, la philanthropie n’est pas aussi répandue qu’aux États-Unis. Dans l’imaginaire collectif, c’est l’État qui doit redistribuer les richesses. Les entrepreneurs philanthropes se font plus rares ou plus discrets. Le mécénat est beaucoup plus répandu : 21% des entreprises de plus de 20 salariés le pratiquent. Bernard Arnault a inauguré en 2014 le bâtiment de la fondation Louis Vuitton dédié à l’art contemporain, pour lequel il a versé 100 millions d’euros.
De plus en plus d’entrepreneurs français se lancent pourtant dans le caritatif. Marc Ladreit de Lacharrière, le patron de Fitch, la troisième agence de notation mondiale, a versé 700 millions d’euros à sa fondation « Culture et diversité ». Son organisme promeut l’égalité des chances. Les entrepreneurs des nouvelles technologies se distinguent également. Baptiste Descroix-Vernier, le fondateur de Rentabiliweb, a créé une fondation qui finance des puits pour des populations défavorisées d’Afrique.
Les produits-partage : un partenariat entre entreprises et œuvres caritatives
Dans leurs activités économiques, les entreprises peuvent également se soucier de l’intérêt général. Beaucoup de sociétés ont des partenariats avec des organismes œuvrant pour le bien commun. L’entreprise Faguo commercialise des baskets. A chaque paire de chaussures vendue, l’entreprise donne une partie du prix pour planter un arbre. A ce jour, plus de 310 000 arbres ont été plantés en France et en Belgique grâce à cette initiative.
Ce type d’opération est appelé produit-partage. Pendant un certain laps de temps, l’entreprise s’engage à reverser une partie de sa marge à une association. Hélène Wormser est la responsable chargée du mécénat pour la fondation « Les apprentis d’Auteuil », en partenariat avec Axa. Pour elle, « une entreprise a tout à gagner à être la partenaire d’une association ». « L’entreprise montre ainsi son engagement citoyen, ce qui peut constituer un avantage concurrentiel », explique-t-elle.
Florian Cazeres