Un salarié sur deux se dit exposé aux incivilités dans son métier. Un mal en constante augmentation dans les entreprises.
Un collègue qui arrive en retard, un autre qui ne dit pas bonjour ou qui fait trop de bruit… Toutes ces incivilités finissent par nuire à la vie des employés. Un sondage réalisé par le cabinet de prévention des risques psychosociaux Eleas montre que 42% des salariés sont exposés aux incivilités dans leur travail. On peut aussi remarquer que ces incivilités sont plus présentes dans le public (51%) que dans le privé (37%). Pour 46% des sondés, ce phénomène a progressé ces dernières années. Les femmes (47%) quant à elles se disent plus touchées par ces incivilités que les hommes (38%).
Des incivilités qui sont le plus souvent commises par un public extérieur à l’entreprise : des clients qui ne disent pas bonjour ou des prospects qui méprisent l’entreprise. Les exemples ne manquent pas. Mais les collègues ne sont pas exempts de tout reproche. 48% des salariés les désignent ainsi comme fauteurs de troubles. Les raisons de cet incivisme fréquent, dans les entreprises, vient de l’évolution de la société et des mentalités. Les nouvelles technologies sont aussi en cause. 62% des sondés estiment que le smartphone est un outil de cette incivilité permettant des conversations privées et bruyantes. Vient ensuite l’organisation du travail.
35% des employeurs sont conscients des problèmes
Ces incivilités fréquentes peuvent, sur la durée, nuire à l’entreprise et aux salariés. Un tiers des Français déclarent en souffrir, ce qui provoque un mal-être au travail. Au final ce sentiment de malaise provoque stress, crises de larmes, dévalorisation, mais aussi chute de la motivation. Pire, 77% des salariés observent une dégradation de leur santé, entraînant des répercussions sur le bon fonctionnement d’un service. Or pour l’instant, seulement 35% des sondés estiment que le dirigeant est conscient de ce type de problèmes et prennent des mesures en ce sens.
Certaines entreprises ont pris le problème à bras le corps. La SNCF, la RATP ou encore La Poste, particulièrement touchés par ces incivilités, veulent réduire le temps d’attente des usagers. La Poste a même mis en place un programme de formation pour les salariés exposés. On y enseigne de simples techniques de prévention, pour une communication positive et non violente. La SNCF ou la RATP mènent aussi une campagne contre les incivilités avec des affiches de bonne conduite comme «Qui salit 1 siège à l’aller, risque au retour de se tacher». Cela ne règle pas tout, mais c’est un début.
Nèle Grizard