Aujourd’hui, dans l’émission « Éthique d’entreprises », Élisabeth Lécuyer aborde un sujet éminemment rattaché à l’éthique d’entreprises puisqu’il s’agit de la corruption dans la pratique des affaires. Cette thématique n’a jamais été autant au cœur des débats, tant dans l’actualité politique mondiale où certains gouvernements tombent à cause de leur dirigeant, que dans le monde de l’entreprise où personne n’est à l’abri. La lutte contre la corruption progresse-t-elle ? Quels sont les actes de corruption les plus courants ? Comment les identifier dans sa propre entreprise et quels moyens préventifs mettre en place ? Et comment perdre ces très mauvaises habitudes dont on croit qu’un usage régulier les a rendues légales ?
Pour répondre à ces questions, notre animatrice s’est entourée de Blandine Cordier-Palasse, Docteur en droit, vice-présidente du Cercle de la compliance et Présidente du cabinet de recrutement de BCP Executive Search et de Philippe Poels, qui a été à la tête de Sony pendant presque 10 ans et est à présent Président de iSope, un cabinet d’accompagnement des entreprises sur les sujets de compliance.
Tout d’abord, nos invités nous donnent leur définition de la compliance: c’est une forme de « responsabilisation du conseil d’administration et des dirigeants pour insuffler de l’éthique et du comportement vertueux dans les entreprises » ou encore, « le respect par l’entreprise de normes qu’elle décide de mettre en place, en plus des normes qui s’imposent à elles, pour adopter un code de conduite ».
Pour lutter contre la corruption, Blandine Cordier-Palasse nous dit qu’il faut distinguer « la corruption au niveau international et celle en France, et la corruption des entreprises privées et la corruption de la puissance publique ».
Philippe Poels illustre le sujet avec quelques exemples d’actes de corruption pas forcément reconnus comme tels, comme « lorsque l’on invite un client à déjeuner avec toute sa famille ». Le seul critère pour savoir si un acte vise à corrompre est de se poser la question suivante: » Est-ce que le comportement que vous décrivez poserait un problème s’il était connu aux yeux de tous ? ».
Le fait d’avoir un programme de compliance qui instaure des limites dans l’entreprise est un facteur rassurant pour les collaborateurs et actionnaires, car cela prouve un comportement responsable. Cependant, lorsque l’on veut mettre en place un programme de compliance dans son entreprise, il faut le faire petit à petit et surtout accompagner ses collaborateurs. L’important est que « les dirigeants se l’approprient d’abord, pour que les salariés se l’approprient ensuite ».
Un sujet pointu traité par des experts en la question, et un podcast passionnant à écouter et réécouter.